Article 12 : Blade Runner
Film : Blade Runner
Réalisateur :
Ridley Scott
Catégorie :
Science-fiction à l’état pur, univers très noir.
Possibilité :
Année 2019 ? Impossible. Créer des androïdes aussi ressemblants ?
Non. Ajoutons à cela des choses certes de haute-technologie, mais des objets
que même nous nous n’utilisons plus, ou alors qui ont évolué. Enfin, coloniser
autant de planète, ça paraît difficile.
Note :
Un petit 8/10 pour un film certes culte mais qui prend un peu de l’âge.
Comme d'habitude je spoile sans vergogne (bon je vais me faire une bannière anti-spoiler pour les futures analyses parce que bon).
Comme d'habitude je spoile sans vergogne (bon je vais me faire une bannière anti-spoiler pour les futures analyses parce que bon).
Non j’exagère un
peu, Blade runner est un film vraiment très intéressant, et j’y ait retrouvé
plusieurs caractéristiques qui pourrait le rapprocher d’autres films. Néanmoins,
il y a une singularité assez particulière : ce n’est pas le clonage, mais bien
la conception d’un être humain, sans gestation normale. Et le résultat est
bluffant, vu ce qu’est devenue la génération Nexus 6. Il y a pourtant un fait
qui pose problème : Ils ne vivent pas éternellement, pas autant que des
humains.
Bon le thème
principal étant l’esclavage. C’est ce qui a poussé les répliquants à se
rebeller face aux humains. En effet, comme les noirs dans notre monde aux 18
ème – 19 ème siècles, ils étaient d’abord docile face à tant d’inhumanité. Puis
la Tyrell corporation a fait l’erreur d’augmenter encore et encore la qualité
de ces androïdes, jusqu’à ce que leur comportement soit plus que semblable à
ceux des humains, et les différences remarquables seulement à l’aide d’un
matériel sophistiqué. Je me suis amené à me poser une question : Certes
pour ce qui est appelé dans le film des « humaines de compagnie »
(c’en est répugnant), un semblant d’humanité est acceptable, mais pour des répliquants
destinés à tuer , ou à réaliser des tâches ingrates, pourquoi prendre le
risque d’en faire des androïdes presque parfaits alors que des robots auraient
très bien pu faire l’affaire. Pourquoi développer tant cette dimension
humaine chez une création ? Certes c’est le but de la cybernétique, et une
telle découverte est donc plus qu’importante, mais tout cela revient à prendre
des risques inconsidérables ! Si on savait créer des androïdes d’une telle
qualité, voudrait-on les disséminer partout dans notre vie au point qu’ils nous
remplacent ? Car c’est ce qui aurait du se produire à la longue. Qui
aurait pu prendre de tels risques ? Qui aurait donné son accord ?
Certes, ils sont très humains, et la différence ne se voit pas, mais
sérieusement, vous arriveriez à vivre avec des choses qui ont été crées par
l’homme ? Quelque soit le point de la ressemblance entre ces androïdes et
l’être humain, tant qu’on saura qu’ils ne viennent pas comme nous du ventre de
leur mère, notre comportement à leur égard sera différent. Certes, si on ne le
sait pas, rien ne changera. Au moment du film néanmoins, une telle cohabitation
est impossible car les répliquants ne vivent que quatre petites années, et ne
peuvent pas se reproduire. Par contre, en allant plus loin, si ça se trouve
toutes les personnes autour de vous ont été crées, et vous êtes peut-être même
vous-même un répliquant, qui sait.
Bref, l’insurrection de ces quatre répliquants de
qualité plus que supérieure constitue forcément un danger sur Terre. N’oublions
pas qu’ils ont tous une constitution physique nettement supérieure à la moyenne
(je me prends trois balles dans la poitrine, mais ce n’est pas grave, je me
relève, et je traverse des vitres facilement), et que l’un d’entre eux, Roy, le
chef du groupe, possède même de grandes qualités intellectuelles, qui sait ce
qu’ils seraient capables de faire ? Fomenter un coup d’état, voire même
détruire la Terre ? Non, pas jusque là tout de même, car leur principal
problème est bien leur durée de vie. Ce fatalisme digne des tragédies grecques,
qui fait que quoi qu’ils fassent, ils mourront. Ils ont d’abord essayé de
trouver la source du problème. Ce n’étaient pas les yeux (un des facteurs qui
les trahissent vis-à-vis des détecteurs de répliquant), ils ont ensuite cherché
par rapport à leur propre conception génétique. Là encore, pas de réponse
convaincante. Ils en sont allé jusqu’à voir leur propre créateur, leur père,
afin de finir d’explorer les possibilités. Mais tout avait été prévu. Une fois
leur organisme conçu, aucun retour en arrière n’était possible. Durée de vie de
quatre ans, pas plus. Et encore, grâce au syndrome qu’a notre cher J.F.
Sebastian, ils vivront deux fois moins longtemps, quelle chance… Bon bien sûr,
la nouvelle est difficile à accepter. Et si le sort est analogue à celui d’une
maladie grave, il y a des fautifs dans ces cas là : Les humains. La façon
dont Roy tue son père m’a rappelé celle de Commode par rapport à Marc-Aurèle
dans Gladiator d’ailleurs. Bon d’accord, en beaucoup plus horrible (ces
craquements furent d’un sinistre…)
Au final, afin d’endiguer les remontrances de ces
surhumains, ce sont les Blade runner qui ont pour ordre de tuer les répliquants.
Attention, fait intéressant, « on ne parle pas d’exécution mais de retrait ».
Bien sûr, tout cela est fait en tant que propagande nationale afin de ne pas
inquiéter la population. En parlant de retrait, on associe ces répliquants à
des machines, et non pas à des humains. En parlant d’exécution, on tombe
directement dans le péjoratif, en considérant les répliquants comme des
humains, donc comme des semblables, ce qui peut réellement inquiéter la
population (subir un test d’humanité doit être autrement plus stressant si on
sait que la mort peut découler d’un disfonctionnement, et c’est encore pire si
on ne sait pas si on est un répliquant ou pas). Bref, c’est presque un régime
de terreur qui s’installerait. De toute façon, on est dans une vision bien
pessimiste de l’avenir. Regardez cette Terre qui est dépeinte dans ce film !
Les couleurs sont toujours sombres, les rues bondées de monde, il n’y a plus de
place, les animaux n’existent plus au point qu’on peut soupçonner les activités
discutables des humains envers l’environnement d’avoir causé leur extinction.
Ils ont été remplacés par des répliquants animaux justement, dans quelle
horreur vivent-ils ? Même Sebastian a pour seule compagnie des sortes de
robots (qui m’ont directement rappelé les automates de Manthor dans Thorgal). Rajoutons
à ça une lumière constamment tamisée, qui n’arrive même plus à parvenir au cœur
de la ville, des nuages d’origine douteuse masquent constamment le soleil. Et
qu’est ce que veut décider le gouvernement ? Coloniser d’autres planètes
pour leur faire subir le même sort ? Plus personne ne semble heureux, les
distractions restantes étant les bars quasi-bordels. Et puis, signe de la
domination financière de l’entreprise Tyrell, surplombant la ville, se dresse
une construction pyramidale presque irréelle, au milieu de tout ce charnier… On
est tombé dans une vie agréable pour une personne au détriment de tous ? D’ailleurs
je parle de gouvernement mais on n’en a aucune trace dans tout le film. A part
la police qui y est peut-être rattachée, et les publicités oppressantes qui
témoignent d’un bourrage de crâne assez violent, sont sûrement les seules
traces d’une quelconque autorité supérieure qui veut peut-être faire vivre sa
population dans l’ignorance totale ? Qui sait. En tout cas tout cela
dépeint bien toutes les affres de la société de notre temps, et cela ne faisait
que débuter à l’époque de la sortie du film (1992). Cela en devient presque
visionnaire, et est excellemment renforcé par ces musiques étranges et
lointaines composées par Vangelis.
Tout cela pour dire qu’en plus de vivre dans un
monde quelque peu condamné, il y a des problèmes liés à l’avancée de la
technologie, qui se matérialisent sous la forme de ces répliquants. Lors de sa
chasse, le héros ne ressentira aucun remord à tuer ces vies, car il semble bien
s’agir de vies. Ce qui est d’autant plus difficile à comprendre qu’on ressent
de plus en plus de compassion envers eux au fur et à mesure de l’avancée du
film. Il les tue sans sourciller un à un. Il exécute les ordres qu’on lui a
donné sans vraiment se poser de questions. Vous voyez où je veux en venir ?
Oui, il pourrait être un répliquant. Mais ce ne sont pas les seuls indices. Lorsque Rachel lui demande s'il a déjà effectué les tests sur lui même, on n'a pas de réponses. De plus, la façon dont il s'attache à Rachel me paraît tellement peu naturelle que ce ne serait pas étonnant de voir qu'il serait un répliquant, enfin bon. On note tout de même la bestialité impressionnante des répliquants, d'abord celle de Pris, qui se suicide plutôt que de finir de tuer Deckard (cette scène où elle recule alors qu'il est à sa merci, non mais sérieusement...), témoignant tout de même du fait que l'on a pas affaire à de vrais humains, c'est rassurant tout de même, car comme je l'ai dit plus tôt, le fait de pouvoir créer de véritables humains pourrait tous nous conduire à notre perte. Non, le plus impressionant, c'était toute le rage contenue dans l'esprit de Roy. Il traque sa proie comme le ferait une bête féroce, à la différence qu'il joue avec en tant que dernier amusement avant sa décrépitude. Et c'est là que l'on comprend à quel point tout cela peut constituer une torture. Que l'on voit à quelle point la rancœur qui lui a été insufflée par son créateur qui a commis l'erreur de le condamner en le créant peut être douloureuse. A la fin, il ne daigne même pas tuer Deckard, car de toutes façons, il n'a jamais voulu faire le mal, on l'a poussé à le faire, et c'est ce qu'il a pu comprendre avec l'imminence de la mort. Je dirais presque qu'il s'est montré plus humain que Deckard, car lui a eu des émotions, émotions que je peine encore à chercher chez le héros. Peut-être ces quatre répliquants étaient les derniers humains, et que tous les autres étaient des répliquants ? Non on va pas délirer non plus, n'oublions pas que leurs capacités physiques sont hors-norme. Puis viennent les dernières paroles de Roy : "Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir" dans la VF. Quelle en est la signification ? Roy paralit de ses plus beaux souvenirs, on pourrait peut-être penser qu'il parle d'un gâchis. On lui a donné la vie, il en a profité, mais on lui la vole bien trop tôt. Alors quel fut l'intérêt ? Pourquoi leur infliger de telles sentences alors qu'ils sont tout autant humains ? Sûrement à cause de ce comportement imprévisible dont chacun d'entre nous est doté.
Au final, on s'en sort avec un film plutôt intéressant, amenant à s'interroger sur notre humanité, sur nos actes. Amené de façon plus subtile, on y voit aussi une critique de ce que notre terre tend à devenir : Un lieu sans nature, au point que les animaux soient très rares. Domamge que certaines étrangetés soient présentes, que le héros soit aussi peu attachant finalement, mais peut-être est-ce le but du réalisateur. La fin en devient presque mauvaise. Pourtant dans la version qui devait être destinée au grand public de l'époque, on avait une fin qui montrait Deckard et Rachel s'enfuir, pour laisser un présage de fin heureuse. Mouais, personnellement j'aurais préféré que Deckard meurt aussi, d'une façon ou d'une autre, mais vu que Roy était trop humain, cela ne pouvait pas se passer comme çà ! A revoir si vous avec un peu oublié la trame du film, c'est un conseil.
Pour la semaine prochaine, j'aimerais continuer dans ce genre, en parlant d'un film semblable, qui là encore met en jeu un acteur provenant de Star Wars (coïncidence amusante), porté non sur la création d'humains singuliers, mais sur la copie d'humains déjà existants : Je veux bien sûr parler du clonage, plus proche de la réalité que l'est ce film, il est sorti en 2005, réalisé par Michael Bay. Il s'agit de
J'en profite pour vous dire que j'ai finalement changé le fond du blog, afin de le rendre plus lisible suite aux remarques de certains !
Au final, on s'en sort avec un film plutôt intéressant, amenant à s'interroger sur notre humanité, sur nos actes. Amené de façon plus subtile, on y voit aussi une critique de ce que notre terre tend à devenir : Un lieu sans nature, au point que les animaux soient très rares. Domamge que certaines étrangetés soient présentes, que le héros soit aussi peu attachant finalement, mais peut-être est-ce le but du réalisateur. La fin en devient presque mauvaise. Pourtant dans la version qui devait être destinée au grand public de l'époque, on avait une fin qui montrait Deckard et Rachel s'enfuir, pour laisser un présage de fin heureuse. Mouais, personnellement j'aurais préféré que Deckard meurt aussi, d'une façon ou d'une autre, mais vu que Roy était trop humain, cela ne pouvait pas se passer comme çà ! A revoir si vous avec un peu oublié la trame du film, c'est un conseil.
Pour la semaine prochaine, j'aimerais continuer dans ce genre, en parlant d'un film semblable, qui là encore met en jeu un acteur provenant de Star Wars (coïncidence amusante), porté non sur la création d'humains singuliers, mais sur la copie d'humains déjà existants : Je veux bien sûr parler du clonage, plus proche de la réalité que l'est ce film, il est sorti en 2005, réalisé par Michael Bay. Il s'agit de
The island
J'en profite pour vous dire que j'ai finalement changé le fond du blog, afin de le rendre plus lisible suite aux remarques de certains !
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