Article 16c : Game of thrones
Série : Game Of Thrones
Scénariste : Georges R.R. Martins
Genre : Médiéval avec une pointe de fantasy
Possibilité : Notre société transposée dans un univers imaginaire, ce n'est pas si loin de la réalité que ça.
Note : 9/10, on n'atteint pas aussi facilement la perfection, même si c'est une plus qu'excellent série !
Et on termine finalement ! Il ne reste plus que les quelques Targaryen survivants, et quelques autres personnalités par-ci par là qui ont soit un intérêt au niveau de leur comportement, soit simplement une importance indéniable dans le scénario.
Viserys Targaryen : Aligné Chaotique Chaotique, ou plutôt
hors-sujet. Je ne vois pas d’autres explications à son comportement que la
folie. Sérieusement, l’ambition ? La volonté ? L’envie de la
vengeance ? Cela justifie-il vraiment le fait de vendre sa sœur de douze
ans (dans le livre elle a cet âge là) à un seigneur guerrier qui désirerait
seulement la violer ? Certes il y a eu une histoire d’amour à laquelle
j’ai toujours un mal fou à croire qui a suivi, mais bon. Ensuite, réclamer son
dû beaucoup trop souvent, avec une insolence évidemment dangereuse vu qu’il
s’adresse tout de même à des guerriers, est-ce raisonnable ? Bien sûr que
non. Sa mort aura été assez amusante, et correspond parfaitement à ce qu’il
méritait. Bravo aux Dothraki !
Daenerys Targaryen : Alignée Neutre Loyale, Daenerys incarne
pour moi l’archétype de la femme forte, éliminant toutes les accusations
sexiste que l’on pourrait adresser à l’auteur (justifiées, vu le nombre de
putes qu’on peut voir dans le bouquin…) Elle a subi la cruauté d’un frère la
voyant comme un objet, et la sauvagerie d’un homme qui ne cherchait que sa
virginité. Malgré cela, elle a été une femme aimante, d’abord, puis un leader
remarquable. Réunir même seulement quelques personnes qui sont d’une origine
tout à fait différente et s’y proposer en tant que chef n’est pas chose facile.
Certes, les dragons ont tout de même bien aidé. Comme ils aideront leur mère
tout au long de ses péripéties. On trouve dans Daenerys un comportement certes
plein de justice et d’altruisme, notamment à cause de l’esclavage très répandu
dans les cités libres, cela montrant qu’elle a un certain sens de l’honneur,
mais qui reflète aussi sa jeunesse et son manque d’expérience, car elle ne pèse
pas non plus toutes les conséquences de ces décisions, la politique restant un
concept plutôt difficile à saisir pour une enfant de cette âge. Elle a tout de
même eu la chance d’être entourée par des alliés digne de confiance, malgré la
récente révélation de la trahison de Jorah. J’ai tout de même été étonné par la
faiblesse d’esprit des dirigeants qui croisaient son chemin, particulièrement à
propos du propriétaire des Immaculés, qui n’a pas pensé une seule seconde que
léguer une armée sur place contre quoique ce soit était loin d’être une bonne
idée. Daenerys a cependant prouvé aussi qu’elle raisonnait comme une personne
d’un âge plus avancé, car prendre la décision d’infliger une mort atroce à des
maîtres, quelque furent leur méfaits, n’est pas aisé. Elle a aussi su résister
aux appels pourtant tentant des machinations à Qarth, qui lui aurait fourni
richesses, mais aussi absence de liberté. Bref, Daenerys est une de ces rares
personnalité de Westeros qui selon moi pourrait vraiment mériter le trône, et
diriger de façon convaincante et satisfaisante : Elle a le pouvoir avec
ses dragons, une certaine éloquence et c’est aussi la seule qui soit
l’héritière légitime. Après, les dragons doivent grandir, et c’est
particulièrement long !
Davos : Aligné loyal bon, Davos rappelle un peu le Ned Stark
qu’a sacrifié l’auteur. Prêt à porter les conséquences de ses certitudes
jusqu’au bout, il n’hésitera pas à se mettre bêtement en travers du chemin de
la prêtresse rouge. Ses intentions sont pourtant louables, un roi qui se met
sur le trône grâce à de la magie rouge que l’on pourrait assimiler à de la
magie noire n’est pas forcément bien perçu par son peuple. Mais résister à la
volonté du roi, certes modifiée, qui est d’accepter la prêtresse, c’est un peu
du suicide. Davos représente néanmoins le dernier rempart qui se dresse entre
Stannis et la prêtresse. Stannis reste un homme droit, et malgré sa soif de
pouvoir, il conçoit que les manières du dieu R’hlorr ne sont pas louables.
Davos a ce détail que Ned n’avait pas : Tous deux avaient un ami
haut-placé, qui croyait en eux, mais Robert est mort, entraînant Ned avec lui.
Ce n’est pas le cas de Stannis. Davos reste un homme plutôt intelligent, qui
comprend quels sont les moyens qu’il peut donner à son roi afin de le détourner
des chemins moins orthodoxes, mais sa principale faiblesse réside dans sa
dévotion. Comme Ned l’était avec Robert, Davos est complètement dépendant de
Stannis. Mais c’est encore plus accentué dans ce cas là, car Davos admire
vraiment son roi, alors que Ned savait que les actes de Robert n’étaient pas
dignes d’un roi. Davos aime son roi, et fera tout pour lui, même les choses les
plus incongrues. Et c’est cet aveuglement qui joue déjà en sa défaveur.
La prêtresse rouge : Un des personnages les plus étranges de
l’histoire, alignons la neutre pure ! On pourrait d’abord croire qu’elle
use de sa sorcellerie pour aider Stannis à reconquérir son trône, tout en le
séduisant, mais elle apparaît presque contradictoire lorsque, suite à la
requête de Davos, elle décide Stannis à partir aider le mur contre les
sauvageons. Quel est vraiment son but ? Peut-être que vu que c’est Stannis
qui se sera décidé à aider le mur, cela lui fera gagner quelques personnes à sa
cause, mais vu le peu d’intérêt porté dernièrement à l’extrême nord du royaume…
Enfin, je pense que c’est un des personnages à surveiller, car c’est la seule à
maîtriser une forme de magie avec Bran, bien que les deux soient totalement
différentes. Cela pourrait s’avérer être utile, surtout que c’est la magie du
feu dont il est question, elle pourrait peut-être avoir un pouvoir de contrôle
sur les dragons, qui sait…
Samwell Tarly : Sam est aligné neutre bon. Alors qu’il
apparaissait comme un des nombreux personnages secondaires de la série, Sam
s’est révélé être quelqu’un de beaucoup plus intéressant que cela. Il
représente à lui seul toute l’innocence de Game Of Thrones. Son origine déjà
montre à quel point les fils de seigneurs sont élevés loin de la dure réalité
de Westeros. Son arrivée au mur mettra justement en valeur le contraste entre
cette vie facile de fils de quelqu’un et l’horreur de la garde de nuit qui
constitue un rempart entre l’humanité et des créatures du chaos (les sauvageons
ne sont pas très menaçants, Stannis les repousse avec une facilité qui en dit
long sur leur degré de menace). Bref, Sam vivra les deux extrêmes de la vie
finalement. Son séjour au mur n’est pas vraiment facile, mais il se fera tout
de même une place, parmi les Stewards. Son innocence qu’on aurait pu croire
perdue est totalement revenue lorsqu’il décide de secourir cette sauvageonne
esclave de son mari. Bon, c’est choupinet comme tout mais pas vraiment
raisonnable et pas non plus forcément bénéfique pour elle qui aurait presque pu
mieux s’en sortir avec les femmes de sa famille. A part ça, il pourrait se
révéler plus important qu’il ne l’est actuellement, et il apporte un peu de
gentillesse dans ce monde de brute !
Margaery Tyrell : Margaery, sous ses airs de vierge
effarouchée de 16 ans, est l’un des personnages les plus ambitieux de
l’histoire. Alignée Neutre loyale, pouvant tendre vers le chaotique, mariée à
déjà deux rois, tout deux morts, elle profite bien de sa position et de la
renommée de sa famille. On pouvait déjà voir ses ambitions lorsqu’elle était
avec Joffrey, tandis qu’avec Renly, elle ne pouvait pas faire grand-chose, vu
que ce dernier lui préférait largement son frère. Avec son plus jeune époux,
elle a essayé de conquérir le cœur du peuple, pour qu’ils l’acceptent en tant
que reine afin que Cersei ne puisse plus l’arrêter dans sons ascension,
dans un premier temps, mais pour aussi les rendre plus fidèle à elle qu’ils ne
le sont à son mari. Margaery arrive comme une fleur, venant réconcilier avec
une facilité déconcertante la plèbe et le roi. Elle veut que son fils soit roi,
mais ses plans sont à chaque fois contrecarrés par une sorte de malédiction qui
tue tous ses maris. L’un occis par la prêtresse rouge, l’autre empoisonné par
lord Baelish. Peut-être que cela lui causera du tort dans le futur, bien que
l’héritier du trône, déjà roi, Tommen Lann… pardon, Targaryen, se soit déjà
bien lié avec elle.
Le bâtard (dans tous les sens du termes) de : Disons qu’on a
Le personnage le plus cruel de l’histoire. Aligné neutre (il n’a pas vraiment
de prise de parti) chaotique, ce qu’il a fait subir à Théon est juste inhumain.
Il est sadique, très. En venir à détruire totalement une personne, puis en faire
un esclave sans volonté sans usage de la magie est aussi très impressionnant.
Enfin, la castration, le mépris constant, la douleur, ça paye. Ses intentions
ne sont pas non plus étonnantes, surtout que donner un but à tous ses actes
rend sa personne un peu moins horrible : Rendre son père fier de lui, en
lui donnant son nom de famille. Après, si à la limite on peut raccrocher ses
action sur Théon à cette volonté, la chasse complètement gratuite de sa
prostituée le montrera de façon indéniable mauvais. A part cela, je ne pense pas
qu’il aura une importance capitale dans la suite des évènements, mais un tel
comportement ne peut être négligé dans ce genre d’analyse !
Bon, tout cela reste assez sommaire, mais rien qu'avec ça il y en a eu pour un article divisé en trois vu sa longueur. On retiendra tout de même en conclusion général que GoT se permet une importante différenciation par rapport à ses homologues d'heroic fantasy, une chose à laquelle j'avais souvent pensé avant de connaître cette sage : Le fait de ne pas prendre de parti, et de ne pas donner d'avantages au "bien". C'est par ce réalisme que le succès existe ! Et puis, enfin un auteur qui n'a pas froid aux yeux dans ses méthodes. Après, j'ai un peu du mal à percevoir l'intérêt des trop nombreuses scènes de sexe de la série. Quelques unes à la limite pour rendre compte de la réalité de la chose, mais il y a des fois ce genre de coupure ne sert à rien, peut-être que certains ne regardent cette production que pour cette raison... Enfin bref, tout cela pour dire que bien que tout cela se tienne remarquablement bien, on ne réalise pas toujours à quel point il est difficile de se débarrasser de ses personnages principaux ! Encore les secondaires, aucuns problèmes, mais détruire à jamais un portrait que l'on a fait évolué, que l'on a créé de toutes pièces, c'est dur. Cela ne vient pas tout seul en tout cas, demandez à n'importe quel écrivain qu'il soit publié ou non ! J'aimerais aussi ajouter que la profondeur justement de chaque personnage est vraiment impressionnante, de plus, voir autant de personnage principaux, ça relève de l'exceptionnel ! Aucun n'est à négligé, et tous représentent plus ou moins une qualité ou un défaut de la vie réelle. Pourrait-on attribuer à Ned le sens de la justice, à Arya la curiosité, à Tywin la froideur, à Viserys la folie, à Davos la loyauté, et je vous laisse faire correspondre le reste !
Fermons donc définitivement cette longue analyse sur l'une des réussites actuelles de la télévision, et passons au prochain sujet que je vous avez promis un peu plus tôt, avant de me mettre à autre chose :
Transcendance
Réalisé par Wally Pfister. Ou comment trouver des choses intéressantes dans un film qui paraît tellement (trop ?) surréaliste.
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