Article 33 : Star wars / Une critique
Saga : Star-Wars
Genre : Space-Opera
Avec
tout ce que je voyais passer il y a quelques mois sur star wars, j’avais envie
de donner un petit avis. Cet article ne sort que maintenant, et même si je sais qu’il ne
vaut mieux pas se remémorer les douloureux souvenirs créés par Disney, cette
saga mérite que l’on essaye de comprendre ce qui s’est passé. Essayer
d’apporter un brin d’objectivité dans les propos qui ont pu circuler sur ce bel
espace de libre échange, où chaque opinion a une valeur, qu’est Internet. C’est
un article un peu différent que je livre là, ici pas de réflexion sur le
scénario de star wars, mais plus une critique de l’évolution des films avec le
temps.
Je ne
suis pas fan inconditionné quoique Star Wars c’était pour moi une des deux
grandes saga culte avec Le Seigneur des anneaux quand j’étais plus jeune. J’ai
grandi avec la sortie de la prélogie (que je n’ai pas vu au cinéma), et suis
donc beaucoup moins sévère avec celle-ci que d’autres le sont. J’ai donc vu la postlogie
au cinéma, ainsi que les deux spin-off de Disney. J’ai également joué aux KotoR
et Jedi Knight pour ceux qui connaissent (qui sont au passage de très bons
jeux).
Bon,
il y a quelques années de cela j’ai revu les premiers films. Et vous savez quoi ?
Bah si on enlève toute la nostalgie, et bien on peut dire que c’est un peu
fade. Mais évidemment, pour des films des années 70/80, c’est impressionnant.
On peut comprendre qu’une génération entière ait été marquée, et puis, il faut
le saluer, il s’agit quand même d’un scénario original. Pas de bouquin à
l’origine, pour une saga de SF, c’est quelque chose.
Donc
soit, une bonne saga, un scénario plutôt bien ficelé avec un plot twist
paternel légendaire, un univers grandiose, et des personnages clichés à souhait
(on ne va pas se le cacher).
Seize
ans plus tard, on veut s’intéresser aux origines de la Saga.
Seize
ans c’est quoi ? Seize ans c’est plus de la moitié d’une génération. Seize
ans c’est des enfants devenus adultes, des adolescents jeunes parents et des
jeunes adultes qui amènent leur gamin au cinéma. C’est énorme.
Donc
la prélogie sort, nous amenant en 2005, (un film tous les trois ans comme pour
la trilogie originelle), et est reçue de façon mitigée. Un personnage
gêne : Jar-jar. Certes il est le cliché du personnage
« humoristique », mais tout comme Leia était la clichée de la
princesse en détresse, et Solo le cliché du beau-gosse marrant et un peu
rebelle. Une justification gêne : celle d’expliquer la force par les
midi-chloriens. Soit, entièrement expliqué par l’écart intergénérationnel.
Bref,
le traitement n’est pas parfait, mais objectivement, on a quand même un
scénario qui reste intéressant. Un revirement d’un personnage (certes pas
parfaitement amené), une romance (qui a déplu à certain comme ça a pu en ravir
d’autres), une princesse guerrière (moins cliché que la précédente), et une
intrication politique (dont les tenants et aboutissants sont peut-être
faiblards mais ont le mérite d’exister).
Globalement,
seize ans après, c’est correct. Le scénario est très différent, des risques
sont pris, des explications amenées, simplement seize ans c’est beaucoup. Et la
nostalgie étant un sentiment fort, elle peut mener à un amer rejet.
Honnêtement, en tout objectivité, cette prélogie reste très bonne, et plus
subjectivement, elle m’a fait aimer Star Wars et je pense a globalement bien
convenu à ma génération. Elle a eu le culot de s’attaquer à un monument chéri
dans le souvenir d’enfance de certains, mais quoi qu’il en soit, on peut y
trouver de réels points forts.
Soit.
Dix
ans après, sort, en grande pompes, la postlogie.
Donc
là logiquement, c’est à moi d’être remonté à cause du saut de génération, même
si six ans d’attente en moins c’est loin d’être négligeable. Et là, je trouve
qu’on nous prend vraiment pour des imbéciles. On pourra reprocher ce qu’on veut
à la prélogie, elle avait le mérite d’avoir un scénario original, de se
démarquer des 4/5/6 et d’apporter une réelle pierre à ce bel édifice qu’est
l’univers de Star Wars. Peut-être que deux ans de développement au lieu de
trois, cela cause une différence finalement !
Le 7,
à côté, est une redite du 4. Une pompe à fric, qui joue sur la corde de la
nostalgie. Sauf que pour mon cas, bah je vous avoue qu’elle ne vibre pas cette
corde. C’est-à-dire que je vois une version remasterisée du 4, mais au niveau
scénaristique, bah il n’y a rien. Si, on peut retenir Finn, qui a le mérite
d’être un personnage vraiment différent. On peut citer Kylo Ren aussi, même si
avouons-le, malgré son intérêt, il était vraiment ridicule.
Le 8
est ubuesque, et là j’avoue que j’étais pour le moins surpris, de cette force
qui part en cacahuète complet, et de cet aspect blockbuster assez mal
scénarisé, qui tend dangereusement vers la série B de science-fiction. Le
retour de Luke raté, une téléportation qui mène à sa mort (?!), un personnage
secondaire développé à l’arrachée (Rose…) et surtout, cette projection astrale
de Leia qui m’avait franchement fait rire. Le tout ponctué de choix
scénaristiques plus que douteux. On peut saluer une chose toutefois, qui me
fait préférer cet opus à son prédécesseur : il y a eu une idée. Ce n’est
pas une réécriture. Certes la prise de risque est ratée, mais au moins un
processus créatif est enclenché. Après, objectivement, le 7 est meilleur (pris
à part il est même assez bon), mais je trouve que reproduire un scénario
quasi-identique à un opus d’une même saga pour le moderniser et en faire une
« œuvre originale », pardonnez-moi mais c’est du foutage de gueule.
Après, ceux qui n’ont pas connu le 4 l’auront bien apprécié. Contrairement à ce
8.
Après
ça, je vais vous dire, j’ai eu une illumination en voyant le 9. J’ai regardé le
film en faisant fi des incohérences, et en acceptant notamment la surpuissance
de la force. Honnêtement j’ai passé un bon moment, c’est celui que j’ai
préféré, même si au niveau du scénario il est probablement le plus à côté de la
plaque (je vous laisse parcourir internet pour savourer avec joies le nombre
incalculable de reproches qu’on peut lui faire). Il a aussi réussi l’exploit
d’ignorer complètement son prédécesseur, et ça c’est osé. Tellement osé que si
le 8 a été détesté, le 9 en l’ignorant a subi plus ou moins les mêmes foudres,
laissant le 7, copie sans créativité du passé, comme le meilleur de la saga.
Globalement,
Star Wars c’est du divertissement. En tout cas, c’était supposé l’être à
l’origine. Et il a été tellement réussi que c’est devenu une référence pour
certains. Il a transcendé sa nature pour en devenir LA référence de Space
Opera.
La
trilogie originelle, elle est simplement difficile à regarder aujourd’hui. Les
mœurs ont évolué, la technologie également, et je pense que recontextualisée
dans son époque, elle était en effet la meilleure.
La
prélogie a voulu donner une autre tournure à cette belle aventure, en lui
donnant un côté plus sombre, plus politique, mais ce côté n’a pas été
totalement assumé pour ne pas délaisser le jeune public. En résulte un produit
bâtard de deux volontés, qui réussit son pari auprès des jeunes, mais déplaît
finalement aux aficionados de la saga.
Dans
les deux cas, la création artistique est présente, qu’on le veuille ou non.
Dans les deux cas, le succès est retentissant. Prenons Allociné (parce que
c’est le premier résultat sur Google, et que je veux rester dans le point de
vue français), la trilogie récolte une note de 4,4 en moyenne pour 57 000
votes par film, la prélogie atteint péniblement 4 pour 50 000 votes
principalement grâce au troisième opus. Différence donc, mais bon, il y a un
biais. Les votants pour la plupart sont plus âgés, et donc plus à même de
préférer la première trilogie, et puis Allociné n’existait pas en 1980 :
quelqu’un qui n’aimerait pas le film a moins d’intérêt à aller le dire pour
quelque chose qui est sorti il y a plus de 20 voire 30 ans.
Soit,
la note reste globalement bonne.
Et
puis, on revient sur notre postlogie, et on va dire qu’on va arriver vers un
pénible 3,2 voire 3,1, plombé par l’épisode 8 qui descend à 2,8. L’émotion est
forte, et les notes sont assassines.
La raison ? Selon moi la volonté du 7/8/9 est de s’adresser au plus jeune,
mais cette fois en essayant de ravir les plus âgés (contrairement à la
prélogie), notamment en gardant la recette du 4/5/6 et en se foutant royalement
de la prélogie. Et c’est un peu raté, à tel point que pour apprécier le film,
il faut juste se détacher totalement du reste, et prendre un bon moment devant
un blockbuster parfois bancal. Alors ça marche, mais moi ça m’a pris 3 films
pour en apprécier un (à la fin j’ai bien compris que mon cerveau pouvait aller
voir ailleurs), qui s’en trouvait d’ailleurs être le pire scénaristiquement
parlant. Quoique j’y reréfléchis, mais si le 9 s’octroie des facilités
scénaristiques à foison, et des trucs qui sortent de nulle part, le 8 enchaîne
les incohérences à échelle plus réduite... Après je le redis, j’ai vraiment
bien aimé ce 9, et c’est amusant de le voir à ce point (à juste titre)
tailladé.
Bref,
avis personnel à part, vous m’accorderez, si vous en avez la grâce, le fait que
la postlogie est la moins bonne. Si l’on regarde les choses avec du recul,
indépendamment des effets spéciaux qui ne pouvaient évidemment pas bénéficier à
la trilogie originelle, elle est celle avec le plus d’incohérences et de
moments qui vous projettent violemment hors du film.
Alors
c’est quoi le problème ? Les fans qui sont trop exigeants parce qu’ils
recherchent la jeunesse qu’ils avaient lors de la trilogie originelle ?
Bah, pas vraiment en fait, un tel rejet ne peut pas être lié qu’à ça en tout
cas. Certes c’est ce qui justifie le rejet de la prélogie, parce que celle-ci
avait des qualités. Mais alors quoi ? Le fait que ce soit Disney ?
Déjà on se rapproche, comme je l’ai dit, le 7 est pour moi le plus honteux cas
de pompe à fric que j’ai pu voir, et réduire le temps de développement des
films met clairement à mal la qualité de ces derniers. Mais là encore, ce n’est
pas suffisant.
Pourquoi (oui on abuse des questions oratoires dans cet article) ?
Parce qu’au milieu de la galaxie de cette décennie révolue (ou en cours selon
si vous la jouez 2011-2020 ou non), se cache un bon film. Une lueur d’espoir
dans la noirceur du côté obscur, qui perce à travers ce pléonasme pour nous
aider à comprendre pourquoi Mickey n’est pas le Palpatine des salles de cinéma.
Rogue
one. Et SEULEMENT Rogue one, même si Solo était relativement correct. Rogue one
c’est quoi ? C’est un scénar, entre la prélogie et la trilogie, qui fait
évoluer des personnages en mission suicide dans l’univers de Star Wars. Il y a
quelques liens et clins d’œil (notamment une scène de Dark Vador réussie, donc
ça existe le fan service qui marche !), mais c’est un scénario au style un
peu différent. Surprise, c’est sous Disney. Surprise, la critique l’a bien reçu
(4,1 pour 25 000 votes). Alors certes, les recettes sont divisées par 2
par rapport au 7 (source Top 50 box-office wikipédia, oui j’ose), mais bon,
c’est toujours plus que le 8, et le 7 bénéficiait de l’élan de nouveauté.
Rogue
one est un bon film, clairement. Quelques faiblesses, mais au moins, je peux
dire que je le reverrais avec plaisir. Disney l’a produit, donc ils sont
capables de belles choses. La différence : un fan service beaucoup moins
présent, ou plus précisément, un film qui n’est pas réalisé dans la peur de
décevoir. Rogue one assume de ne pas ressembler à ses collègues, mais le simple
fait de l’insérer dans l’univers (et aussi de le lier à l’évènement déclencheur
de toute la saga, ça aide), suffit à le rendre intéressant aux yeux des fans.
Et des moins fans.
Donc
assumer de faire un film en se détachant un minimum du reste, assumer ses
choix, et ne pas nous servir un scénar calqué comme le 7, ou claqué comme le 8.
Assumer totalement, pour se prémunir des défauts de la prélogie, que je
n’oserais tout de même pas comparer à la postlogie.
Enfin,
dernier reproche à ces trois derniers films. Le plus grand, le plus important.
Peut-être le plus subjectif.
Cette
absence de musique caractéristique. Aucune partition à retenir, mais peut-être
est-ce dû à la platitude du scénario. Je veux dire, la trilogie originelle est
portée par cette Imperial March et ce générique de dingue, entre autres morceaux
marquants. Même la prélogie livre une partition épique qu’est celle du combat
du 3, et une ballade vraiment sympa quoiqu’elle provienne du détesté épisode 2.
Rien qui ne reste dans les mémoires donc, à part un souvenir d’un potentiel
gâché.
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