Article 13 : The Island

Film : The Island


Réalisateur : Michael Bay
Catégorie : Action, futuriste
Possibilité : Envisageable, mais pas tant que ça, pas de cette façon en tout cas, et dans un futur lointain.
Note personnelle : 9/10 au début, 4/10 après. Le film tourne un peu trop rapidement à mon goût au blockbuster classique avec ses courses poursuites endiablées et autres éléments trop voyants de SF. Le tout ponctué de quelques passages du scénario inexplicables. Enfin, il reste plutôt intéressant sur le fond. 

               
                Le cœur du film réside dans son début. Arrêtez tout de suite cette lecture si vous ne l’avez pas encore visionné, car vous ne verrez pas le film de la même façon. Et oui, toutes ces personnes contenues dans une sorte de station étrange à côté d’une île bien en vue, c’est bizarre. Un sentiment de mal-être nous gagne, comme l’est gagné le héros de l’histoire. Tout est soigné au millimètre près, leur nourriture, leurs activités, même leurs pensées. On est dans un conditionnement total, et pourtant certaines choses pourraient leur mettre la puce à l’oreille : Pas d’enfants dans tout le complexe, et celle qui va en avoir un est bizarrement choisie à ce moment là pour aller sur l’île. Car oui, c’est ce système de loterie qui va leur apporter la seule distraction qui les empêchera de se poser de quelconques questions. Ceux qui gagnent ont la chance de pénétrer sur cet « havre » situé sur Terre, à un endroit qui n’a pas du tout été touché par la destruction du reste de la planète. On a ainsi plusieurs questions qui pourraient venir à notre esprit : Pourquoi doit-on autant filtrer l’arrivée sur l’île ? Cela n’a aucun sens… En tout cas c’est un système bien inégalitaire, vu que seules certaines personnes auront la chance de la peupler. Deuxième étrangeté : Le personnel qui explique qu’il a fait le choix de rester dans le complexe pour aider les autres ? Puis qui s’éclipse discrètement on ne sait où. Troisième étrangeté : Des humains qui arrivent au compte goutte de ce qui était sensé être une apocalypse. Encore et encore, sans que cela s’arrête : D’où peut bien venir cette faculté à trouver des survivants ? Enfin, aucun contact avec les élus de l’île, une probabilité de hasard qui semble erronée, bref. Mais tout cela ne peut pas vraiment les aider à cause du fait qu’ils n’ont pas été dotés d’un esprit entraîné à reconnaître les incohérences du monde qui les entoure : En effet, ils ont été dotés de faux souvenirs, mais leur esprit n’a pas été stimulé plus que ça. Leur esprit est semblable à celui d’enfants. Ce qui les rend aussi malléables que ces derniers. On est dans un système de conditionnement par excellence, ils n’ont aucun moyen de se douter de la supercherie. Ils sont même vendus comme n’ayant aucune réelle émotion, ne sentant pas la douleur, etc… Bref, des clones à usage unique existant dans le seul but de venir en aide à leur propriétaire au cas où d’un problème  au niveau d’un organe le plus souvent, ou alors pour éviter tous les affres de la grossesse. D’ailleurs parlons-en de cela. Certes l’enfant que l’on récupère à la fin des 9 mois de gestation est sensé être exactement comme celui que l’on aurait pu avoir (vu qu’on parle de clonage), mais la mère devient-elle mère de la même façon si elle n’a pas été elle-même porteuse de son enfant ? Oui c’est douloureux, difficile, mais le bonheur de la naissance consiste en une libération, et une prise de recul par rapport aux difficultés que la mère a pu endurer. On vous donnerait un enfant comme cela, même si c’était la copie conforme de celui que vous auriez pu avoir vous-même, est-ce que vous l’élèveriez normalement, en tant que mère ? On en vient presque à l’adoption dans ce cas là, car la gestation me paraît une étape assez importante dans le long chemin amenant à devenir mère, dites-moi si je me trompe.

                Bref, cette idée de passer par le clonage pour pallier aux difficultés de trouver des donneurs d’organes, et surtout des donneurs d’organes compatibles, est très bonne. Enfin, elle aurait été très bonne si elle ne laissait pas la place au doute. Le fait qu’un des clones commence à se douter de quelque chose est gravissime, surtout que le monde entier pense que ces clones n’ont pas de conscience, ne sont que des objets, et donc que leurs actions ne sont pas si horribles qu’elles puissent le paraître. Bref, ce doute va amener à la découverte de ce qui se trame, et c’est là que l’on va finalement comprendre que toute cette histoire d’île n’est qu’un énorme mensonge destiné à laisser ces pauvres clones au fin fond de la caverne si je puis dire. Un seul clone sujet à des capacités intellectuelles juste un peu plus développées va causer la perte de la société qui l’a créée. La découverte de l’hôpital, au dessus du complexe où vivent les clones, se fait non sans peur. On y voit la pauvre mère, qui ne voit même pas son enfant, directement arraché de la présence de sa mère biologique. Non content de lui faire cette atrocité, ils la tuent de sang-froid, sans grande compassion. Elle a traversé des moments difficiles, pour finalement se faire tuer aussi simplement… C’est inhumain ! Totalement inhumain ! Je ne comprends même pas comment le personnel peut en venir à ne pas s’insurger face à de telles pratiques… Le prélèvement d’organes sur le corps du noir fut une boucherie totale, ils n’ont même pas pris le temps de l’anesthésier, et le pauvre comprend finalement ce qui lui arrive, mais il n’y a aucune échappatoire. Tout cela est vu par le héros, qui forcément n’a plus qu’une envie : Sortir de cet enfer de mensonges. Il va chercher son amie pour qui il commence à avoir des sentiments, ce qui consiste en un signe de son intelligence un peu plus développée. En effet, afin d’éviter tout ce qui pourrait nuire à l’excellente condition des clones, l’entreprise a mis en place une règle interdisant formellement tout ce qui pourrait être rapporté à un contact amoureux ou sexuel. Encore un indice au passage. Je trouve que la fille prend plutôt bien la nouvelle, surtout qu’elle était sensée avoir gagné la loterie, qui est finalement le but de tous ces pauvres êtres humains. Elle ne cherche même pas à se rebeller contre le héros qui ne lui donne pas vraiment d’explications. Je ne sais pas si j’aurais réagi ainsi si on était venu me chercher en me disant que tout mon monde n’était qu’une vaste blague, sûrement pas ! Le choc devrait être beaucoup trop grand.
                On va tout de même éviter un aller-simple sur cette île, à l’aide d’une fuite endiablée. Ils vont retrouver celui qui avait aidé le héros alors qu’il ne se doutait encore de rien, ce dernier voulant les aider… pourquoi au juste ? On va dire qu’il a compris que son entreprise trompait tout le monde et qu’il fallait que cela cesse, enfin, prendre d’aussi gros risques pour deux clones échappés, il est vraiment trop humain pour être vrai celui là. Surtout que son aide va le mener à sa perte. S’ensuit une série d’effets spéciaux montrant les deux clones tentant d’échapper au chasseur de prime engagé par le docteur qu’on appellera savant fou pour plus de clarté ! On en arrive à la rencontre du clone avec son homologue non-clone. Ils sont tout de même fichtrement différent, c’est là que l’on comprend à quel point l’héritage non-biologique est important : Les conditions de vie, les entourages des deux hommes en ont fait de parfaits étrangers. L’un n’a aucuns scrupules à livrer ses deux clones même après avoir appris qu’ils étaient tout à fait normaux, et aussi humains que lui l’est, en tout cas sur le plan racial, tandis que l’autre et bien… n’a pas vraiment le choix, et poursuit sa quête vers la libération. D’ailleurs, pour revenir à ce cher homme bien aisé, propriétaire d’une entreprise florissante, il s’imagine qu’après avoir dénoncé les clones il va s’en tirer à si bon compte ? Maintenant qu’il sait comment ils sont vraiment, ne va-t-il pas incarner un problème gênant pour le savant fou, qui n’aura d’autre choix que de l’éliminer ? – ah ben non en fait, quand son clone revient au centre en se faisant pour lui, aucun mal ne lui est fait, peut être qu’ils ne se doutent pas de ce qui a pu se produire… – Ou alors veut-il seulement prendre la virginité de la compagne de Lincoln ? Possible, très probable même, bien qu’horrible.

                Incohérence majeure Numéro 1 : Pourquoi le chasseur de prime, lorsqu’il est confronté à la situation ô combien prévisible où les deux clones et propriétaires vont se retrouver côte à côte, va-t-il faire ce choix aussi inexplicable. Il suffit de voir qu’il y en a un qui comprend qu’il faille se défendre, et que l’autre reste pantois à rien dire en souffrant des accusations de l’autre, tout en manipulant le bracelet de sorte à tromper le tueur. Non mais sérieusement, j’ai revu la scène quatre ou cinq fois, je n’ai toujours pas compris en quoi un simple bracelet attaché au poignet a pu décider le tueur à se tromper… Qu’est ce que cela prouve ? Surtout qu’il a vu qu’il y avait eu un subterfuge ! Bon, il n’a pas écouté son bon sens, on va dire que c’était un imbécile, passons… Au moins justice est faite.

                Ce qui nous amène à Incohérence majeure Numéro 2 : A partir de là, après la petite scène d’amour habituelle dans tout film de ce genre, le clone va élaborer un plan pour pouvoir libérer ses camarades de leur prison, rien de plus normal au final. En se faisant passer pour son possesseur, il va pouvoir accéder au bloc où s’est retrouvée sa coupine, qui s’est livrée aux médecins. Et là, on découvre qu’elle a une arme. S’il vous plaît, dites-moi pourquoi vous ne la dépouillez pas alors qu’elle se livre à vous après plusieurs jours d’absence. POURQUOI ? Vous penser qu’elle s’est dit « Bon, c’était bien sympathique tout ça, mais moi, j’aimerais bien mourir pour sauver ma pétasse de propriétaire ». Non. On n’est pas dans un film les gars, enfin si, mais il y a des limites. Bref, le plan fonctionne, en dépit du bon sens, et la fin nous laisse sur cette superbe scène où tous les clones sont libérés, sans repères, pour revenir dans la ville à moitié détruite par les pérégrinations des deux clones et des chasseurs de primes. En parlant de ça, je m’amuse souvent quand je vois un film à penser à tout l’argent que ces destructions coûteraient dans la vie réelle, non parce que laisser tout un quartier en flamme c’est bien, mais c’est bien parce que ce n’est pas eux qui payent ! Enfin bref. A la limite on passera là-dessus vu que c’est le cas de tous les films d’action et de super-héros. On passera aussi sur le fait moyennement explicable qui consiste dans le fait que Lincoln ait hérité de la mémoire de son propriétaire, bon on va dire que c'était une exception.

                On n’est pas arrivé à l’apogée des conneries à ce moment précis. En effet le film n’est pas encore fini, tout le complexe a été détruit, tout le monde est dehors, et on voit notre chasseur de prime qui se repent. Et oui, cinquante meurtres plus tard, les neuf dixièmes d’innocent (voire la totalité), plus une grossière erreur plus tard, Monsieur se pointe, Monsieur dire que les clones en fait sont un peu comme lui et Monsieur revenir chez les gentils. Disons que le pire c’est qu’il est pardonné de tout ce qu’il avait fait avant, c’est bien facile tout ça. Enfin bref, cette scène rejoint un peu l’idée que je me faisais du film. Une réflexion très intéressante virant au manichéisme accessible à tout le monde. De plus, beaucoup de détails étranges (et amusants quand j’y repense) viennent entacher le table déjà pas parfait, ce qui justifie cette note plutôt moyenne. C’est dommage qu’il ait fallu que Lincoln s’encombre d’une crétine inutile au passage, mais bon, il devait y en avoir qui n’aurait pas aimé le film sans…  Le plus intéressant étant de vraiment se mettre à la place des clones (ce que vous ne pouvez faire qu’au début du premier visionnage) pour voir comment vous réagiriez si on vous disait que tout votre monde n’en était pas un. On m’avait raconté l’histoire, je n’ai donc pas vu le film totalement innocemment.

                Bref, pour la semaine prochaine (on repart pour le week-end comme d’habitude), je prévois un deuxième hors-série sur un jeu que j’ai beaucoup apprécié, dont j’ai connu l’existence il y a de cela un petit bout de temps tout de même. Encore une fois, il s’agit d’un jeu où c’est surtout la partie solo que j’ai pu apprécier (on avait une histoire fichtrement intéressante quand même), et cette fois non un jeu de rôle, mais un jeu de stratégie. Situé dans un futur plus ou moins (plutôt moins en fait) probable, agrémenté de races extérieures, il s’agit de

Starcraft – Starcraft : Brood War



                Par Blizzard. J’ai choisi d’analyser le premier volet et son extension car si les deux jeux sont très semblables, il y a carrément une nouvelle campagne entière dans Brood-war. Pour ce qui est des suites (Starcraft 2 divisé en trois volets), je les analyserais peut-être une fois que j’aurais terminé celle des protoss (certains ne savent pas du tout de quoi je parle je sais), c'est-à-dire dans un bout de temps vu qu’elle n’est pas encore sortie, je ne sais pas si le blog sera encore actif à ce moment là. 

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