Article 17 : Divergente



Film : Divergente



Réalisateur : Neil Burger
Catégorie : Science-fiction, proche dans le temps
Possibilité : Certains éléments dépassent la réalité, mais d’autres sont plausibles.
Note : Un petit 8/10 pour un film qui m’aura finalement bien plus.

Pas de Transcendance aujourd’hui finalement vu que j’aime bien écrire sur les films que je viens de regarder, et Divergente était non seulement plus récent, mais peut-être plus facile à analyser (paresse des vacances, quand tu nous tiens !). Disons que pour développer quelque chose autour de Transcendance, il faut vraiment sortir du film. Divergente était plus intuitif à réaliser. Donc voilà, j’espère que vous apprécierez quand même.
                                                      
                Trêve d’introductions hasardeuses, rentrons directement dans le lard : Divergente est un film destiné à un public très précis. Si je n’avais pas parlé de ce point pour Hunger games, très semblable en terme de construction on verra pourquoi, j’aurais peut-être du le faire. Dans ce film de Neil Burger justement, on a d’abord le concept de choix qui est mis en avant au début du film, chose que tous les jeunes après leur brevet / bac voire un peu plus doivent faire, le tout étant lourd en conséquence. Ensuite, les personnages principaux sont jeunes, pas désagréables à regarder (chacun ses goûts mais je pense qu’on peut le dire), et « immortels ». Par là je veux dire que nous ne sommes pas dans un film triste ou quoique ce soit dans le genre. Les personnages importants qui meurent sont seulement, ô surprise, les parents de Tris : De 1, cela permet de tuer des personnages secondaires pour bien montrer que l’on n’est pas au pays des bisounours (pas dans un « film d’enfant » finalement), de 2 on se débarrasse d’un poids qui pourrait atteindre la liberté de Tris, même si il est évident que personne ne souhaite que cela arrive vraiment. De plus, une héroïne permet de choper la totalité de l’audience de cet âge : Les adolescentes, car disons le, la science-fiction a toujours plus intéressé les mecs en général. Enfin, une contre-utopie (société au gouvernement strict isolée du reste du monde), une puissance dominante difficile à destituer (les érudits, car la connaissance c’est le pouvoir !). Bref, disons le, on prend énormément d’éléments d’Hunger Games, d’où l’absence de prise de risque. On en retire la question suivante : Pourquoi déballer tout cela, surtout avec une note très correcte? Premier indice,  c’est après avoir lu plusieurs critiques (sur un site souvent en premier résultat sur Google quand on cherche un film) disant que ce genre de long-métrage ne pouvait être vraiment aimé que par des attardés, je suis presque en train de citer. Et donc je leur réponds que certes, c’est à but commercial, tout ça tout ça, mais que c’est tout de même ce qui fait avancer le monde de faire des choses à but lucratives, il n’y a aucun reproche à faire à cette pratique habituelle. Et donc si l’on se place « au dessus » de ce que je viens de dire, je ne vois par pourquoi certains se cacheraient d’aimer un film seulement à cause de ce genre d’argument, ou plutôt de non-argument bidon… Je ne dis pas qu’on ne peut pas ne pas aimer, mais malgré tout les arguments du monde, on ne me fera pas croire que tous ceux qui regardent tel ou tel film sont des idiots sanas exception. Bref, passons au vif du sujet !

                Pour ceux qui suivraient mon blog (idée assez saugrenue je le conçois…), vous verrez que j’avais aussi attribué une bonne note à Hunger Games, mais .les conditions étaient différentes : J’avais pensé que la lecture du livre avait biaisé les choses (livre>film, après c’est une question de temps, car un film est beaucoup moins long à regarder que lire un bouquin). Pour Divergente, je n’ai pas pris la peine d’acheter l’écrit avant de visionner son adaptation. J’ai vu le film dans l’avion, avec quelques à priori, et pourtant, malgré l’heure et la fatigue, j’ai été plutôt captivé. Déjà, ça commence bien, j’ai eu une critique à faire dès les premières dizaines de minutes, une critique sur la trame, pas sur le film en lui-même, c’est plutôt bon signe dans le cas d’une contre-utopie : La négligence de l’éducation. Je crois dur comme fer que ce point est le pilier de toute société, et là, on a des enfants qui ont l’air de ne rien apprendre qui soit en rapport avec autre chose que leur classe. Seuls les érudits ont le droit à la connaissance ? Quelle blague. Je veux bien que notre système d’éducation à nous ne soit pas parfait, quoique n’importe qui dira, le savoir est ce qui fait avancer notre monde. On ne peut diviser ce savoir en cinq, c’est pourquoi on arrive normalement à des cursus les plus généralisés possible.  La sincérité, l’altruisme, la générosité s’apprennent avec les relations sociales, l’érudition avec l’école, et l’audace dans le milieu professionnel. Bref, si les trois premiers seront acquis plutôt naturellement, le reste est difficile à acquérir sans aide, d’où pour moi une certaine inégalité en faveur des érudits et des audacieux. Ensuite, et c’est là que ça commence à poser problème : Couper tous les ponts avec son ancienne vie semble totalement inadapté, surtout lorsque l’on sait qu’un être humain se forme lors de sa jeunesse, sa vie adulte allant généralement dans le même sens. Enlever le concept de famille est aussi un peu brutal, et n’aidera pas non plus. Bref, très franchement je ne comprends pas : Pourquoi, comme dirait l’autre ? A quoi ça sert d’éduquer un enfant d’une certaine façon pour qu’à un certain âge il soit amené à oublier cette éducation ? On pourrait croire que le système permettrait à chacun d’obtenir ce qu’il veut, et donc de ne pas se sentir forcé à quoi que ce soit. Or c’est montré dans le film que c’est faux : On nous montre les échecs avec les suicides et les sans-classes, qui seraient donc tous divergents de par leur incapacité, ou au moins leur difficulté à s’intégrer dans un milieu qui ne leur convient pas ?  Disons le qu’à ce niveau là, cela doit poser problème, car dans notre réalité, tout le monde est plus ou moins divergent, car on s’adapte plus ou moins bien à la société. La difficulté à le faire varie grandement selon les individus mais existe bien dans tous les cas. Dans le film, il s’agit peut-être seulement d’avoir la case qui nous correspond le mieux, soit. Mais ce n’est pas parce que l’on aime bien le sport qu’on aimera ne faire que ça, on a cinq possibilités dans le film, on en a des milliers dans la vie réelle. Après, je conçois bien leur vision de la divergence : quelqu’un qui ne rentre pas dans le système, que l’ordinateur ne peut pas reconnaître. Le seul problème étant que ça ait l’air d’être le cas d’un peu plus qu’une personne tous les 10 ans, d’où la nécessité de peut-être revoir le système. Tous les éliminer ne fera que retarder l’évidence d’un échec trop voyant, c’est loin d’être la bonne solution, surtout qu’ils sont de ce fait beaucoup plus difficiles à contrôler.
                On pourrait facilement parler du fait que la vie humaine a l’air de ne pas avoir une importance capitale. Rien qu’à entendre les mots du divergent qui s’est lié d’amitié avec Tris à propos du suicide de son ami : « Il a bien fait ». Les conditions d’entraînement sont de plus inhumaines. Si encore les étapes du train et du saut dans le vide requièrent surtout une grande confiance, en soi et envers les autres, l’entraînement sportif relève de la torture pure et simple. Faire travailler des gens sous le poids de la menace n’est pas vraiment une excellente solution. Surtout quand il s’agit d’entraînement physique, chose où nous ne sommes pas tous égaux. La cruauté gratuite ne fait pas non plus vraiment avancer les choses. C’est certes le but du réalisateur de nous faire détester l’entraîneur sadique, mais dans la réalité, je ne pense pas que l’on confierait un entraînement d’une telle difficulté à n’importe quel imbécile. J’ai aussi une autre remarque. Ces gens se font appeler les audacieux, alors pourquoi l’audace n’est-elle envisagée que dans sa forme physique ? Je sais qu’il y a aussi un entraînement mental, mais il récompense plus les initiatives et idées que l’audace. Cette même audace qui est complètement oubliée lorsque par exemple Tris s’adresse à des gens plus haut-gradés sans sourciller, lorsqu’elle saute la première dans le vide sans assurance d’un quelconque filet, ou lorsqu’elle se propose pour remplacer son ami pour le lancer de couteaux. Pour moi c’est ça l’audace, avoir le cran de faire quelque chose qui paraît aberrant, et qui devrait normalement être inenvisageable. Mais qui se diffère tout de même d’un comportement inconscient car cela ne met personne en danger à part peut-être soi-même. Sur le coup, lorsque Tris s’est adressée au moment du premier repas à l’inconnu  à qui on aurait proposé le rôle du leader, et qu’il lui a répondu agressivement, je m’attendais à ce qu’elle lui dise « Je croyais qu’on vous appelait les audacieux ». Cela aurait parfaitement collé au dialogue, et je me demande encore ce qu’aurait pu lui répondre son interlocuteur. Enfin, il faudrait que je retrouve le nom donné aux différentes classes dans la version anglaise, peut-être y a-t-il eu une traduction qui ne correspondait pas exactement à l’idée de départ, car ce n’est pas la seule chose qui m’a semblé étrange.
                Pour finir,  je dois parler de la présidente des érudits. Elle disait vouloir instaurer une société idéale justement en combattant la nature humaine qui paraît en effet pleine de défauts. Mais on n’a pas d’humains sans nature humaine, ni de société sans humains, il est donc impossible de créer une société dans cet acabit. Sa vision des choses ne laisse entrevoir qu’une population de robots encadrés par des humains, et le problème se poserait encore. En allant toujours un peu plus loin, cette nature humaine contre quoi elle peste est certes pleine de défauts, mais elle est à l’origine de la différence qui assure non seulement des progrès mais aussi des possibles relations sociales. La différence est à l’origine du rapprochement, sans elle, il n’y a pas d’humanité. Il est donc totalement impossible et incongru de la renier.

                Enfin, je me rends compte après relecture que ce ne sont que les grandes lignes des réflexions que peuvent engendrer le visionnage d’un film de ce type là. Et pour moi, avoir directement envie d’écrire à minuit après avoir vu un quelconque long-métrage, c’est bon signe. Ce qui justifie selon moi la note, même si pour certains cela paraît aberrant de mieux le noter qu’un Matrix. Bref, une analyse que j’ai beaucoup aimé à rédiger, et j’espère que vous aimerez autant la lire. Pour la prochaine fois, qui devrait être juste avant la rentrée, et peut-être la dernière avant un bon bout de temps vu que je vais en prépa et que mon temps sera peut-être moins disponible pour ce blog, je dis bien peut-être, je continue et finis l’article sur Game Of Thrones, finalement, si je puis dire… 

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