Article 11 : La stratégie Ender


Film : La stratégie Ender


Réalisateur : Gavin Hood, scénario par Orson Scott
Genre : Science-fiction pure et dure
Possibilité : 0,1 % de chance ? Et je suis gentil.
Note : 6/10 parce que je déteste les jeunes acteurs mais d’une force, ça m’a gâché le film…

Attention aux spoils !

                Bon, on est quand même inspiré d’un livre donc il n’y avait pas trop de risques, je n’ai pas lu le livre et j’ai juste regardé le film, et encore même pas au cinéma… Et après avoir tout vu, mais je me suis dit : Quel dommage ! L’histoire est intéressante, on voit beaucoup de traits humains transparaître dans ce film, le rebondissement final est superbe, mais ces acteurs… Tellement peu charismatique, c’est vide de toute réelle émotion, les VF sont horribles, j’aurais du le regarder en VO tiens. Je pense sincèrement qu’adapter des livres mettant en place de jeunes protagonistes en film est impossible, on a le résultat sous les yeux, et je pense que le bouquin doit être infiniment plus intéressant, car non-gâché par ce jeu d’acteur qui m’a fait saigner les yeux et les oreilles. Après, si on ignore tout ce que je viens de dire, on peut vraiment en tirer quelque chose : La preuve maintenant.

                Tout d’abord, on a une mise en place d’extraterrestre à caractère myrmycéenne.  Ça peut tout de même changer de petits hommes verts, mais on a quand même tourné cette page depuis longtemps. Bref, une civilisation plutôt intéressante car les fourmis sont quand même très intrigantes d’un point de vue communautaire ! Bin plus que l’homme d’ailleurs. Alors même si la confrontation est inévitable car deux espèces différentes avec les mêmes armes ont du mal à cohabiter ensemble, la diplomatie aurait été intéressante. Bon, ce sont les fourmis qui ont attaqué en premier, donc rien à reprocher aux humains de ce point de vue là, c’est déjà ça. Par contre, une propagande se répand dans toute la Terre, c’est ce programme qui permet à chaque jeune recrue de devenir soldat, ou plutôt de travailler en tant que stratège qui dirigera la bataille afin d’éradiquer la menace myrmycéenne pour toujours. Pourquoi des jeunes ? Ce n’est pas dit explicitement dans le film mais c’est pour qu’ils laissent libre cours à leur imagination, et surtout que leurs décisions ne soient pas obscurcis par une quelconque forme de morale ou de raison : C’est réellement un conditionnement semblable à celui que l’on pouvait trouver dans les régimes totalitaires. Il y a un ennemi, on vous donne l’image d’un héros : Celui qui s’est sacrifié pour repousser l’assaut ennemi, et on vous entraîne à devenir une machine de guerre. Bien sûr, et c’est là que réside toute la différence, la principale qualité requise pour être commandant c’est une intelligence hors norme. Le chemin est le suivant : Vos parents vous inscrivent dans une « caserne » afin que vous puissiez vous entraîner sur les bases de la stratégie, notamment avec des jeux, où le but est de calculer la trajectoire de l’astéroïde afin qu’il détruise votre ennemi. Oui parce que le but est de se battre dans l’espace, donc pas question de gravitation ou quoique se soit d’autre. Le programme est tout de même assez cher,  mais permet de se former autant sur l’intelligence que sur le plan psychologique. Non parce que faire faire la guerre à un enfant de 14 ans, ça reste tout de même difficile, il ne faut pas se faire d’illusions.

                Bref, le temps passe, et un jeune garçon finit par se révéler : Ender (au passage Ender parce qu’il signifie la fin du programme et de la menace des extraterrestres ? Ça paraît un peu trop évident, mais c'est ça en fait). Hors-norme, il est choisit pour passer le test de fin de cycle, totalement axé sur la psychologie : Va-t-il résister à l’idée d’avoir échoué ? La réponse est oui, faut dire je ne sais pas qu’est-ce qu’il aurait pu faire pour rater ce test hein. Mais il faut savoir faire face à l’échec, ça doit plutôt être ça le but. Bref, après avoir subi les railleries de son frère qui a échoué avant lui, et avoir été rassuré par sa sœur (merveilleux jeu d’acteur), il est finalement rappelé pour passer à la deuxième étape, les choses sérieuses vont commencer. Comme à l’armée, il sera logé avec ses camarades dans une salle contenant des couchettes superposées, pas de grand luxe donc. Par contre, il aura accès à une tablette qui pourra tout faire, et qui lui donnera accès à cet étrange jeu dont je reparlerais plus tard. Tout commence par une énième diffusion de la bataille contre les Doryphore (vous aurez remarqué que je n’aime pas les appeler ainsi, car pour moi les doryphores sont les parasites qui bouffent les pomme de terres, pourquoi avoir repris un nom existant ???), qui vise encore une fois à vraiment leur faire comprendre qu’ils sont les méchants, et qu’on est les gentils ! Bref, du bourrage de crâne pur et simple. Donc des cours de physique, des cours d’éducation physique, vous l’aurez compris, on forme des gens qui font la guerre, après ils sauront plus faire grand-chose. Le tout agrémenté d’un espace arène où ils peuvent se galvaniser en se mettant sur la gueule. C’est vraiment histoire de faire de la pratique au final, comprendre comment marche un espace sans gravité, et élaborer des stratégies avec les éléments du décor. Bref, de la gymnastique physique et mentale, le tout dans un contexte assez strict lié à l’armée, avec un sergent ridicule mais à un point…

                Chose intéressante tout de même, il y a très peu de filles dans tout ça, alors qu’au final il pourrait y en avoir, on se projette dans le futur mais toujours pas d’égalité homme-femme, j’en connais qui râleraient. Enfin bref, c’est vrai que vu le jeu d’acteur de la seule fille, on se demande s’il va y avoir une histoire d’amour a.k.a. je vais devoir arrêter ce film tout de suite pour faire quelque chose de plus intéressant, heureusement, on nous dessert seulement une histoire d’amitié qui va tout de même être primordiale dans l’histoire. Car sinon il se serait fait bizuté le petit Ender, vu comment il a été accueilli par son nouveau chef. Bref, plus tard, ses talents de commandant se confirment, tout se confirme vu qu’il gère ses tests de physiques, bref, THE man of the situation en fait. Pour ponctuer tout ça, on peut aussi voir une représentation assez originale de son esprit : Le jeu immersif. Plongé dans la peau d’un rat, il prend la décision après une grande frustration de bouffer un géant de l’intérieur avec un agressivité presque surprenante. C’est plus intéressant déjà, d’où lui vient toute cette rage à ce petit gringalet qui mettait ses amis par terre ? Aucune idée, mais c’est bien le défaut qui va le rendre malléable, aussi mature soit-il. Mais on découvre que derrière cette agressivité se cache une curiosité par rapport aux doryphores, car il voit en rêve l’endroit renfermant celle qui deviendra bientôt la dernière reine des doryphores. Le tout va être de canaliser toutes ses pulsions afin de pouvoir rentrer en contact avec les étrangers, il finit par le comprendre avec cela, et commence ainsi à sortir des mensonges qui lui ont été administré depuis son plus jeune âge. Cela contrecarre plus ou moins les plans du chef du programme qui voulait avoir quelqu’un de plus facilement manipulable, mais bon. Au fur et à mesure de l’histoire, de plus en plus de personnes vont se demander si tout cela est bien raisonnable : Réaliser une xénocide est tout de même lourd de responsabilités, surtout qu’il n’y a pas de menaces immédiates, sûrement des façons plus aisées d’endiguer ce fléau sans passer par les armes.
               
                Enfin arrive la troisième est dernière étape : Ender va être plongé dans les conditions de vie des doryphores, va avoir comme paysage derrière sa fenêtre ce qu’il a vu en rêve, et va devoir s’entraîner au véritable combat cette fois. Des simulations, et le fait que des enfants contrôlent tout rend la chose presque ridicule. On a aussi le retour à la vie du fameux Rackham, qui ne servira à pas grand-chose pour le moins, mais on lui pardonne. Venons en au fait : Une des simulations est totalement perdue par Ender => sentiment de frustration. Sentiment de frustration => agressivité comme on a pu le voir dans le jeu d’esprit. Il faut faire attention néanmoins à la troisième partie qui est « prise de conscience » et qui empêcherait Ender de faire les choix nécessaires pour l’humanité. La meilleure solution est donc de ne pas lui dire que ce qu’il va faire est la réalité, et de le laisser défoncer les troupes ennemies sans aucun sentiment humain ou quoi que ce soit semblable de près ou de loin. Ça a tellement bien marché qu’Ender n’a pas hésité à sacrifier les vaisseaux humains, les cuirassés, la planète des doryphores… Et là, désillusion fatale : On lui dit que ça s’est vraiment passé ainsi. Réaction (trop ?) prévisible, il boude ! Avant de repartir, il voit qu’une reine a survécu, cela augure du bon pour lui qui veut se racheter, et peut-être du moins bon pour nous s’ils nous font une suite (OU ALORS FAITES LES GRANDIR !)

                  Bon j'exagère beaucoup, il est pas si mal ce film, et puis l'intérêt repose aussi sur le fait que ce soient des enfants et non des adultes accomplis qui doivent faire la guerre. Mais un petit haussement de niveau n'aurait pas été de trop, c'est ce qui fait la différence entre un bon film et un excellent film. Là on s'arrête à film qui se regarde bien, mais sans plus. Dommage parce qu'on explore tout de même un fait qui n'est pas présent de partout : La réaction humaine face aux races étrangères. Et pour le coup, on voit qu'autant certaines personnes peuvent commencer à éprouver une certaine empathie, mais que d'autres n'y voient clairement qu'une menace comme une autre. Étrange que dans le film il n'y ait pas le profil de celui qui y verrait seulement un intérêt : Expériences biologiques, échanges militaires, et surtout communication, il y a de quoi faire avancer la recherche. C'est peut-être moins "gentillet" que de faire cela seulement pour aider les doryphores, mais plus probable au final si la situation se présentait vraiment.

                    Au final ça reste intéressant, et je n'ai pas regretté de l'avoir vu. Pour la semaine prochaine, je tiens finalement mes engagements en analysant comme prévu ce film que vous ne connaissez peut-être pas du tout, et qui pêche peut-être par son âge :

Blade Runner


Réalisé par the master Ridley Scott, avec encore une fois Harrison Ford (on l'a vu vieux dans le film de cette analyse, on va le voir jeune !), ne vous arrêtez pas à cause de l'âge du film ! Il est vraiment très intéressant.

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