Hors sujet : Journal de bord d’un naufragé sur l’île de la Réunion, Pt1

Partie 1 : Le départ et les galères

En total hors-sujet de ce blog, je vous propose un petit journal de bord de mon voyage à la Réunion qui s’est déroulé du 26/10 au 10/11. Le tout était dans le cadre de mon travail, et m’a permis de visiter ce petit coin de paradis, protégé de l’hiver et du confinement ! Un article agrémenté de quelques photos, anecdotes, et même retours sur cette belle contrée qu’est l’île de la Réunion. 

Alors oui, naufragé toutefois, parce que ce voyage est venu avec son lot de galères. Que ce soit la prise de l’avion soldée par un échec, le fait de conduire alors que ça faisait deux ans que je n’avais pas touché à une voiture, le fait de passer la partie vacances du voyage totalement seul parce que mes collègues se sont démotivés avec le confinement, le fait de perdre sa carte bleue au milieu du séjour (et un week-end en plus), le fait de stresser chaque jour sur le lendemain ! Ah franchement, j’ai certaines des nuits à deux doigts de la crise d’angoisse.

Mais ça valait le coup !

Ainsi, samedi 24/10, je vais à l’aéroport. Trois choses nécessaires : le test PCR, le passeport et le billet. Mon test n’étant toujours pas arrivé, je me retrouve à attendre dans la défaite la plus totale un sésame qui n’arrivera pas. Et ça, c’est après m’être rongé les sangs à tenter 15 fois d’appeler le labo pour leur demander où en était le test. Je refais un test à l’aéroport (j’avais prévu de l’avance après tout !), et, vaincu, je rentre chez moi. Tout commence parfaitement mal. 

Dimanche 25/10, rebelote, sauf que le test effectué à l’aéroport m’est parvenu en six heures (!) et donc je peux tranquillement passer cet enregistrement devant lequel je n’ai eu d’autres choix que de baisser la tête la veille.

Au départ de Paris... 


On va vite passer là-dessus, mais la classe premium (voyage professionnel oblige) c’est assez incroyable, surtout pour les coupe-files.

Bref, après un agréable voyage en avion, où j’aurai su m’occuper en avançant un nouveau projet d’écriture, en bossant un peu, en regardant 1917 (qui m’a laissé une impression de « meh » dans la bouche) et en dormant pour être le plus frais possible le lundi après-midi, je me retrouve… sous les nuages. Le temps n’est pas aux vacances, ce qui concorde avec le programme. Je récupère la voiture, et fébrile, commence à m’y installer.

On va passer sur la galère à sortir du parking. Et tant qu’à faire, ignorer ces dix minutes nécessaires à me garer près de l’hôtel me semble être un choix judicieux. J’y dépose mes affaires, me change, et me rend à mon lieu de travail.

On va faire un fast-forward jusqu’à vendredi, puisqu’à part le boulot, le restau le soir (plutôt bon au niveau des plats quoique pas fou sur les entrées), et parfois les petites brasses dans la piscine, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

A noter tout de même : mercredi, annonce du confinement. Jeudi, mes collègues censés venir me rejoindre le lendemain pour la partie vacances ne viendront pas, et j’apprends aussi que les mesures appliquées à la Réunion sont… inchangées, en gros. Bref, toute la semaine à partir du mardi soir que je n’avais absolument pas prévue est à prévoir, et je fais donc en catastrophe un plan sans voiture, organise un week-end (parce que ça non plus je n’avais rien prévu), réserve des hôtels après avoir vérifié l’accessibilité en bus… Toute une galère dont je me serai bien passé ! Mais finalement, il y avait un côté assez amusant à envisager tout ce que j’allais pouvoir faire.

Arrive le samedi. Je me lève à 12h30, pour récupérer toute la fatigue accumulée depuis le samedi d’avant, avec un packaging full premium comprenant les phases de stress, le reliquat du jet-lag, et la courte nuit de l’avion. Bref, dormir, c’est bien. J’ai prévu de visiter un peu la ville. Je mange rapidement au Burger King du coin (ouais, j’avais vraiment la flemme de chercher, c’est mal, lapidez moi), puis je me rends devant l’église Notre Dame de la Délivrance, ainsi que la cathédrale Saint-Denis.

  
Avouons qu'elle a quelque chose quand même !


Je poursuis mon chemin, remontant la (les) rue de Paris (qui sont tristes sans elle, bravo à ceux qui auront la réf) jusqu’au Jardin de l’état. J’y fais un tour au Muséum d’histoire naturelle, qui aura au moins su me faire sourire lorsque j’ai lu la tragédie de Charly, ce bon chimpanzé qui n’a pas supporté l’arrivée de non pas une, ni deux, mais bien trois femelles. Petite pensée pour lui.


Assurément un drame plus touchant que 1917

Globalement, ce n’était pas le temps fort du voyage mais j’avais besoin d’un programme assez léger pour me remettre de la fatigue de la semaine. J’en profite pour faire quelques emplettes… avec du liquide parce que je ne retrouve plus ma CB.

Et à mon retour à l’hôtel c’est désormais certain que je l’ai perdue. Je reviens au BK qui est le dernier endroit où je l’ai utilisée, mais ils ne l’ont pas. Shit. Faire un voyage, loin de toute personnes connues, sans argent, c’est complexe. Sachant que ma banque est fermée et réouvre le mardi matin, avec un départ le mardi soir en bus et des hôtels à payer, la panique se fait vite ressentir. Je conviens qu’il faudra que je vois avec un collègue pour lui demander de me dépanner, avec un virement dès que possible pour le remboursement.

C’est donc l’esprit léger lourd que je reviens à l’hôtel pour manger puis tomber dans un sommeil, où la perspective du lendemain parvient tout de même à me faire sourire.

Et donc dimanche, on prend la voiture, direction Sainte-Rose, dans l’est. Une heure de route, plus ou moins sans accroc plus tard, et j’arrive devant Notre dame des laves. D’ici part une route, qui elle-même mène à un sentier longeant la côte représentée par d’éminentes falaises. Cela me permet également de voir la coulée de lave 1977, qui s’était alors déversée dans l’océan. 


Petite vue des vagues venant s'écraser sur les côtes de la coulée de lave


La balade est plutôt sympa, je croise des petits crabes craintifs que je parviendrai à photographier qu’au retour. Le chemin est assez simple, et surtout donne un magnifique aperçu des vagues se fracassant, littéralement, sur les roches. C’était assez impressionnant à voir, et même à entendre. Seul bémol, le temps, qui aura parfois viré à la pluie. Mais rien de bien méchant.

Le sentier mène donc à l'Anse des cascades, lieu ma foi fort sympathique qui semble être un rendez-vous classique pour les réunionnais comme lieu de pique-nique. Dy paysage se dégage un certain charme, même si un peu décalé par rapport à la forêt traversée jusqu’alors. Les cascades sont un peu ridicules, mais il faut dire que j’ai pour référence celles de l’Islande, nettement plus badass.

Ouais, des bébés cascades quoi !


Après une marche retour plutôt sympathique, et un arrêt pique-nique éclair, interrompu par la pluie, je reviens donc à ma voiture, constatant qu’il me reste encore une bonne partie de l’après-midi de disponible. Prenant mon courage à demain, défiant ma nullité au volant, je décide de tout tenter pour me rendre au jardin des parfums et des épices. Et puis, il fallait que je ramène du curcuma et des baies roses pour ma famille, c’est donc la tête haute que je pars au combat.

Une sortie ratée et un demi-tour nettement bien mené plus tard, j’arrive donc en cet endroit dissimulé dans la forêt. Pas de visite guidée à l’heure où j’arrive, je fais donc une visite libre du jardin très coloré. J’ai pu entendre de çà et là les anecdotes des guides lorsque je croisais un groupe, me permettant d’apprendre certaines choses, mais passe globalement un bon moment au milieu de cette végétation luxuriante. Petit arrêt à la boutique pour faire des emplettes (dans ma déveine de la CB, j’avais quand même fait un retrait d’une centaine d’euros en prévision un peu avant), puis retour en voiture.

J'ai pu voir de sacrées plantes tout de même


Par ailleurs, au-delà de ma relative aisance au volant, conduire sur les routes de la réunion c’est vraiment agréable, la partie est de l'île se montre sous un jour particulièrement appréciable, et j’ai aussi pu m’arrêter au niveau de la coulée de lave 2007. En l'espace d'à peine plus d'un(e) après-midi, j'aurai eu un bon aperçu de l'ensemble de la côte entre Saint-Denis et Saint-Joseph. 

Bref, retour à l’hôtel sans encombres, je gare la voiture pour toujours, et je fais un petit tour à la piscine avant le repas du soir histoire de me laver de tous mes pêchés adressés au code de la route. J’apprends en demandant à l’acceuil que je dois ramener la voiture à l’aéroport (alors que mon contrat indique clairement le contraire), ce qui relance le pot des mauvaises nouvelles, et vais dormir en me remémorant, dans l’ordre, qu'il faut que je récupère de l'argent et que j'appelle l'agence de location...

Lundi, une collègue très aimable me prête la monnaie nécessaire à la poursuite de mon périple réunionnais (encore merci à elle !! ça m’a bien sauvé la vie), et l’agence me confirme que je peux laisser l’engin de mort à l’hôtel. Les nuages se dissipent, le soleil revient, tout va relativement bien.

Mardi soir donc, je prends le bus avec mon énorme valise et mon sac à dos en costard. J’ai l’impression d’être totalement à côté de la plaque, mais bon, ça donne un côté comique au tout. D'ailleurs, pour ceux qui se demandent comment fonctionne le bus, je précise que le trajet s’est bien passé, et que le prix est scandaleusement dérisoire (deux euros en tarif fixe, rendez-vous compte !) Je m’arrête à Filaos Saint-Gilles, rejoint mon hôtel avec un accueil très chaleureux, et j’y dépose mes bagages. Le soir, je trouve un p’tit bouiboui typique réunionnais où je mange une rougaille saucisse qui m’a calé comme pas possible, et je peux donc passer ma soirée tranquillement avant de sombrer dans un sommeil (enfin) dénué de stress.

To be continued...

Commentaires

  1. J'adore cette première partie!!!
    Et ben par rapport à la CB, c'est chaud.
    Si tu savais ce qui m'est arrivé aussi ...
    To be continued.

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    1. Merci beaucoup pour ton com :) Effectivement la CB c'était pas facile à gérer sur le coup, mais bon finalement on arrive toujours à s'en sortir !

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