Hors sujet: Journal de bord d'un naufragé sur l'île de la Réunion, Pt3

  

Partie 3 : Derniers instants aux sommets

La journée commence par un réveil paisible et un petit-déjeuner sous un soleil revigorant, ainsi que par quelques lignes d'écriture précédant le départ à l'aventure.

Cela m'amène donc à la deuxième balade phare du coin : le sentier de la Chapelle. Le départ se fait directement de Cilaos, avec ce qu’il faut d’eau et de ravitaillement, et on commence par une bonne descente jusqu’à un petit gué, puis un passage par un petit sommet à redescendre jusqu’au deuxième gué, celui formé par les eaux de la cascade de la Chapelle.



Ah c'était plutôt agréable de marcher dans ce genre de coin !



Le temps était parfait, la balade vraiment sympa, même si très peu de plat, et le payoff… Mon dieu qu’est-ce que ça valait le coup ! Entre les falaises qui forment cette chapelle, en remontant le ruisseau, en sautant rocher par rocher, finissant par tremper les baskets faut d'alternatives, j’arrive finalement au niveau de cette cascade, légèrement éclairée par le soleil de midi et gardée à l’abri des regards extérieurs… Une excursion plutôt variée et rafraîchissante, surtout au beau milieu de la journée.





Il va falloir s'engouffrer à l'intérieur...


Alors certes, il y avait du monde, mais l’endroit était tellement superbe que c’aurait été triste de ne pas rendre honneur à un tel lieu. Ayant pensé à mon maillot de bain, je laisse mon sac un instant le temps de me baigner dans le bassin d’eau fraîche formé par la cascade souterraine. Et ça revigore, c’est le moins qu’on puisse dire ! Sans aucun doute, une des plus belles balades que j’ai pu faire. Je mange un peu plus loin, dans le gué que j’avais traversé au tout début, histoire de profiter d’un calme un peu plus solitaire, et pas moins contemplatif.

 



Moi, bien réveillé après la baignade plutôt fraîche sous la cascade !

Un retour un peu costaud sous les rayons d’un soleil de début d’après-midi, qui viendra à bout des réserves d’eau, mais finalement la balade reste clairement accessible, un 3h aller-retour en marchant à un bon rythme j’imagine, qui m’aura pris entre 4 et 5h en comptant les pauses. On pourrait presque passer la journée au niveau de la chapelle, mais pour ça il faut s’y rendre hors week-end. Avec le monde qu’il y avait c’était pas forcément le plus agréable.

Petit tour dans la ville pour le reste de la journée, plutôt sympathique quoique pas non plus transcendante. J’ai un problème avec toutes ces voitures, tout le temps, partout, surtout quand on est dans une ville un peu paumée dans la montagne. Je viens de Villard-de-Lans à l’origine et ils devraient passer pour voir à quel point c’est reposant d’avoir des zones piétonnes… Après je conçois que ça s’organise et qu’il soit nécessaire de faire en sorte que les routes soient toujours bien accessibles, mais j’ai observé le même problème au niveau de la plage de l’ermitage, où j’avais la sensation que les villes en elle-même n’avaient que peu de charme. Saint-Pierre en avait déjà plus, et j’imagine que les villes de l’est que j’avais traversées en voitures semblaient elles-aussi renfermer plus de potentiel.


Parce que l'Europe ça paye des fontaines  ! Bon, le résultat manque de panache par contre.


Bref, petite soirée tranquille, on découvre l’excellente série The Queen’s Gambit (ah j’hésite à en faire un article, j’ai presque l’impression d’avoir assisté à un cas d’école du scénario qui marche, et là pour le coup ça marche extrêmement bien, avec des thèmes passionnants abordés tout au long des épisodes), et demain… Bah demain c’est incertain. J’avais déjà décidé que le piton des neiges ce serait trop complexe, parce que je n’ai pas pu réserver la semaine d’avant le gîte pour m’y rendre au lever du soleil, et ça nécessitait de prendre la journée entière avec des chaussures pas terribles pour la rando. N’ayant pas de compte insta à défendre, je me suis dis que mes non-followers me pardonneraient. Et donc j’avais prévu de voir du côté du col du Taïbit, sans vraiment entreprendre d’aller jusqu’au bout. J’étais pas mal limité si je voulais éviter le bus, que j’avais bien la flemme de reprendre.

Du coup une balade sans trop d'ambition de 4/5h le dimanche, qui permettra quand même d’avoir de beaux points de vue sur la ville et qui me mènera jusqu’au bras rouge pour un pique-nique posé. Un panneau indiquant la durée de la balade après un peu plus d’une heure de marche me confirme qu’il aurait fallu prendre le bus pour aller au bout, puisqu’il restait 3h45 et qu’il fallait prévoir le retour ensuite. Mais honnêtement, les paysages m’en ayant mis plein les yeux, c’est sans regret que j’écris ces lignes en ce moment.


Vraiment un p'tit coin sympa Cilaos.


Retour tranquille, fin d’aprèm également, je me mets en quête d'un restau mais me dis finalement que lundi ce sera mieux (le dernier rempart avant le mardi fatidique du retour). Et donc, pour ce dernier jour, je me suis réservé un canyoning le long du Bras-Rouge, en amont d’où je me suis posé à midi, et j’ai hâte de voir ce qu’on va y faire. Il y a un côté reposant aussi à faire une activité en groupe, après près d’une semaine à vagabonder en solo.

Lever 7h donc, petit déj’ dans la chambre pour ne pas perdre trop de temps, et je me rends au point de rendez-vous. J’y rencontre un jeune couple, qui tous les deux ont la chance incroyable de commencer leur vie pro (stage) à la Réunion, ainsi qu’une autre aventurière, un peu plus âgée, qui aura la gentillesse de nous accueillir dans sa voiture pour aller jusqu’au départ du sentier. Trois autres personnes font également partie de l’expédition, qui ont l’air d’avoir par ailleurs fait pas mal d’autres canyoning durant leur séjour.

Le guide a l’air très chill et très sympa (faut dire quand ton métier c’est d’être toujours au cœur des montagnes je comprends que tu sois détendu !), et nous mène dans un premier temps à travers une petite marche d’une demi-heure plutôt abrupte. Disons que ça met bien en jambe. On arrive ensuite au niveau du canyon, et on descend d’abord en s’accrochant avec les mousquetons, puis en rappel, l’un à flanc de montagne, l’autre à flanc de cascade. Très cool, je n’en ai quasiment jamais fait de ma vie et on chope vite le truc. 

 Et le cadre de la descente n'était pas mal non plus !


S’ensuit une descente bien chiadée à base de toboggans, quelques sauts et marche au sein de la rivière, aucun endroit très dangereux et aucun saut vertigineux, rien à voir avec celui que j’avais fait en Corse qui était plus une succession de saut, avec un particulièrement impressionnant. Le parcours est ici plus physique, et le cadre reste idéal. Au détour de quelques baignades, certaines parois sont empreintes de pyrite de fer, donnant la couleur rouge à l’origine du nom de la rivière. En y mettant le doigt on pouvait d’ailleurs constater que c’était comme de la peinture.

Un toboggan, et une photo qui fait bien ressortir les couleurs du canyon.


Après une remontée en escalade, on arrive directement au niveau de la voiture (littéralement à une minute), où on se pose pour boire une ‘tite bière et discuter tranquillement. Le guide commence à parler de son expédition en Amérique du Sud, et c’est vrai que ça donnait envie. On repart en voiture un peu avant midi, laissant donc une bonne après-midi de dispo.

Je règle deux trois détails pour le taff, prend une pause, et repart de plus belle pour une dernière mini rando. Une heure et demie aller-retour à tout casser, mais ça me permet notamment d’avoir une possibilité de voir un coucher de soleil, puisque depuis la ville même c’est peu adapté. Finalement, je me retrouve sous une fine pluie à voir le soleil au loin se cacher derrière un dernier nuage, proche du flanc de montagne, et c’est beau. A rester là, quelques dizaines de minutes, assis sur le chemin, personne aux alentours, à juste me dire que c’est beau.

Ah ça me manque déjà...

Retour vers 19h, et donc je trouve un restaurant ouvert où je mange un délicieux magret de canard à la vanille, suivi d’un gâteau typique, et d’un rhum arrangé offert par la maison bien agréable au palais. Quand d’ailleurs pour payer je demande où je peux m’en procurer, je comprends que la fleur infusée dedans est une espèce protégée, donc que globalement, je ne trouverai pas de vendeur en proposant malheureusement.

Le lendemain, départ en bus synonyme de fin de tournage, et j'enchaîne directement à Saint-Louis pour un autre car qui m'amènera à l'aéroport. J'ai un bon sept heures d'avance, mais j'avoue que prévoir des activités avec une valise c'est complexe et j'ai préféré m'assurer de ne pas rater l'avion. C'est donc une après-midi écriture assez variée qui m'attend, avant de rejoindre la porte d'embarquement, et notamment le lounge où un dry martini et un petit whisky me feront glisser plus facilement dans ce trajet retour. 

Un voyage clairement exigeant donc, pour tout les défis que cela représentait et toutes les galères à surmonter, mais vraiment riche en enseignements. L'île de la Réunion, indéniablement, c'est magnifique, et honnêtement il y a bien de quoi tenir un mois là bas tant il y a de sentier à emprunter pour découvrir de nouveaux points de vue. Une petite déception quant au fait d'avoir manqué le piton de la fournaise, seulement aperçu de loin lors de mon passage jusqu'aux coulées de lave à l'est, mais rien de bien grave. Je ne vais pas plus m'épancher dessus vu que ces trois articles sont bien longs, et vous laisse sur une dernière image qui m'a bien plu ! Merci d'avoir lu :)

C'est bien la deuxième partie qu'il faut retenir dans l'absolu !

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