Hors sujet : Journal de bord d’un naufragé sur l’île de la Réunion, Pt2

 

Partie 2 : Voyage sous l'océan ou escalade vers les cieux ?


Toute cette première partie ma foi mouvementée nous mène donc à une journée qu’on commence par un bon petit déj à la boulangerie d’à côté. Le temps est plutôt moyen, mais on ne va pas se décourager, il y a tout un lagon à explorer !

Et cela me laisse l’occasion de raconter l’histoire de cette journée.

Le lagon de Saint-Gilles, extérieurement, c’est magnifique. La plage s’étend dans une courbe parfaite, le sable y est fin, les filaos en faisant le contour viennent en renfort sur son aspect paradisiaque, et les vagues au loin s’écrasant sur la barrière de corail nous rappellent que nous sommes dans un espace un peu à part : un monde enclavé, protégé des dangers des grands fonds.


Petit aperçu de la plage en fin de journée.

Lorsque l’on s’y approche, masque de plongée sur la tête, on ne se doute pas de ce qu’on va découvrir. Le lagon semble au premier abord profond, mais il s’avèrera bien vite que rester à l’horizontal au-delà du fond nécessite une certaine concentration.

Et lors de ma première tentative, c’est tout un drame qui se déroule devant mes yeux : les coraux morts, partout, en quantités considérables. En restant proche du bord, vous verrez de beaux poissons qui naviguent entre ce charnier inquiétant. J’essaye d’explorer un peu plus, en quête de verdure, mon esprit m’assaillant des souvenirs colorés de mes plongées à l’île Maurice, six ans auparavant. Mais je n’y trouve rien de bien probant, quelques récifs peuplés d’une vie trop rare, qui me découragent à aller plus loin.

Alors, clairement, dans un contexte où l’écologie, en termes d’idéologie, est (enfin) dans une pente ascendante, ça fait un peu réagir. C’était presque glaçant de voir ça, et de devoir s’extasier sur le peu de beauté restant, là où il y a à peine quelques années, les fonds devaient briller un peu plus. Certes, le fait que les vagues ramènent les débris près de la plage est plutôt logique en soit, mais cela suffisait à me faire sentir coupable à plonger dans ces eaux, et même d’avoir pris l’avion pour venir…

Après une deuxième tentative infructueuse, la troisième est porteuse d’espoir. En allant un peu plus loin, et notamment en naviguant dans le labyrinthe corallien, prenant soin de toucher le moins possible le sol par respect pour cette nature environnante, on y voit des endroits respirant de vie. Je n’ai pas croisé de tortues, j’imagine qu’y aller en pleine journée n’est pas l’idéal pour les croiser, mais je me suis contenté du grand nombre de types de poissons rencontrés (et leurs couleurs… c’est quelque chose), ainsi que des quelques oursins voire poulpes cachés sous les récifs. J’ai même pu assister à une transition entre deux récifs par un banc immense de poissons, chacun de la taille d’une carte-postale, au point que tout mon champ de vision était occupés par ces êtres rayés.

Une dernière tentative révèlera les limites de l’endroit : c’est assez compliqué de nager dans ce lagon, le mieux est de prévoir une paire de palmes ou du moins, de chausser quelque chose permettant de marcher entre les zones coralliennes, permettant d’alterner nage et marche. J’aurai quand même pu passer un dernier moment avec cette faune variée. En un jour à peine, ce qu’on peut voir, ce n’est quand même pas négligeable. Pour les connaisseurs, je me suis aventuré sur la partie centrale et sur la partie gauche de la plage. Apparemment le centre, c’est le must (il y a une limite qui interdit l’accès à une zone protégée à ne pas dépasser toutefois).


Coucher de soleil sous les filaos...


Le soir, je me trouve un petit restau tranquille, puis retour à l’hôtel pour faire quelques brasses dans la piscine, parce que le peu de profondeur du lagon a un côté un peu frustrant ! Le lendemain, il faut à nouveau prendre le bus pour se rendre à Saint-Pierre…

Et donc à midi, le jeudi, j’arrive à un petit hôtel plutôt sympa, très peu cher, et qui en contrepartie nécessite d’accepter une salle de bain et des toilettes communs. Vu que j’y restais un jour, ça ne m’a pas spécialement dérangé, et je ne croiserai d’ailleurs personne à mon étage.

Peu après l’installation, je me balade du côté du port. Le temps est correct même si on n’en est pas encore au grand soleil, et ce petit tour, avec notamment la jetée où les vagues s’écrasent, donne lieu à de belles vues. Je marche un peu plus pour atteindre l’île où une sorte de phare se dresse, pour prendre des photos dans ce cadre plutôt agréable.


Et ça tabasse sévère l'océan Indien !

Peu après, dans l’après-midi, il est temps de se rendre à la plage pour chercher du côté du lagon de quoi m’en mettre plein les yeux. Et dès les premiers mètres, je respire : il y a beaucoup plus de place qu’avant. Les poissons mettent un point plus de temps à arriver (disons, six mètres de la plage au lieu de deux, ça va encore :D) et on a dès le début des beaux récifs, assez grands, à longer.

Trois sessions m’auront permis d’explorer tout ça, mais pas vraiment jusqu’au bout à cause du fort courant qui était suffisamment autoritaire pour empêcher toute avancée pour qui oserait le braver. Ainsi, c’est un peu à regret, après ma troisième tentative à avoir manqué de peu de m’écorcher contre un des récifs, que je quitte ce beau monde sous-marin pour de bon. J’aurai aimé prendre un jour de plus, au moins pour essayer le matin afin de voir si le courant était moins fort, et donc d’aller plus loin (sans dépasser les zones sécurisées) mais le programme étant déjà gravé dans le marbre, je ne pouvais pas vraiment me le permettre. 

Et puis Cilaos promettait de belles choses également !

Ces deux jours de mers m’auront tout de même permis de voir une belle faune à chaque fois à une distance ridicule de la plage, notamment sur cette plage de l’ermitage dont le lagon était plutôt surprenant. Je me console de la courte durée de cette exploration par un superbe coucher de soleil au niveau du port.


J'étais à deux doigts de tenter de me baigner à nouveau ! Mais bon, fallait manger.

Un tacos (et ouais, j’avais envie de gras, ça m’arrive) plus tard, une petite soirée tranquille à regarder une série qui reste en surface, mais c'est ce qu'on lui demande, et on va attaquer le lendemain qui réserve peut-être la partie du voyage qui me faisait le plus envie.

Vendredi matin donc, après un départ rapide sans petit déj sans rien, on prend le bus jusqu’à Saint-Louis, qui nous mènera à prendre sans pause celui à destination de Cilaos. La route des 400 virages en car, moi qui ait parfois le mal des transports, va falloir la jouer fine.

Rien que le trajet donnait un aperçu déjà bien assumé de ce que j’allais pouvoir découvrir en randonnée. Vraiment, c’est beau, c’est vert, on a envie de s’arrêter prendre des photos à chaque point de vue, tellement ces enchaînements de vallons verdurés éclatent, baignés par les rayons du soleil. Il va sans dire que certains passages s'avéraient complexes pour un bus, évidemment gérés sans problèmes par le chauffeur, et que parfois on frôlait bien des murs et des fossés. Il y a notamment un tunnel où on devait avoir à peine un double-décimètre de marge à gauche et à droite. 

   Autant je n'aime pas trop le bus parce que c'est le seul transport en commun où je ne peux pas écrire, autant il faut avouer que là il n'y avait rien à redire !

On admirera au passage les montagnes encerclant le cirque de Cilaos, puis direction l’hôtel, dont la chambre tient toutes ses promesses. Une cuisine commune aux 4 chambres qui permettra de faire des repas du soir / des petits déj’ sans passer par les restaus et boulangerie, et un solarium avec vue sur le piton des neiges.

Un carry d’agneau plus tard, on s’attaque à la balade la plus simple, la roche merveilleuse à pied, qui prendra à peine deux heures aller-retour en partant de l’hôtel. Une petite mise en bouche assez tranquille qui permet d’avoir déjà un beau point de vue sur le cirque. Quelques photos plus tard, on revient pour faire les courses pour les jours suivants, et prend une fin d’aprèm tranquille à base d’écriture et de séries. 


Ce qui est fou à la Réunion c'est qu'on arrive sans difficulté à avoir de belles images devant soi.

To be continued...

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