Article 1 : Time out

Film : Time out

Réalisateur : Andrew Niccol
Catégorie : Science-fiction
Possibilité : Inenvisageable (ou presque)
Note personnelle : 8/10

                Je précise au passage que je ne fait pas de critique basique du film, donc les acteurs, les effets spéciaux, etc… C’est pas que je m’en moque, mais ça ne rentre pas dans le sujet ^^ ! Je me répète, mais regarder le film est une obligation pour bien comprendre ce que je dis, néanmoins voilà un lien (le résumé) pour ceux qui ne l’auraient pas vu, et qui n’auront pas le temps de le voir. Je poste un peu plus tôt que prévu car j'ai une journée chargée demain, normalement ça devrait devenir normal d'ici la semaine prochaine.

                Time out est selon moi l’essence même du film qui amène à une réflexion. Beaucoup d’action, mais toujours teintée de cette éternelle question qu’est le temps. J’ai trouvé intéressant d’ouvrir mon blog avec ce film car, de un il est sorti récemment, et de deux, le temps est quelque chose de très intéressant !

                Le fait est qu’on vous a sûrement déjà dit que le temps c’était de l’argent, et je pense que c’est de là qu’est parti l’auteur du film pour nous montrer son idée. En effet, ce n’est pas du tout plausible, le fait que l’on naisse tout à fait normaux, puis que soudainement, à 25 ans, un compteur apparaisse. A la limite le fait qu’il marche comme une carte bancaire passe encore, mais le fait de mourir quand le compteur passe à 0… Peut-être un implant à la naissance, relié à un programme révolutionnaire ? Mouais, je ne vois pas comment n’importe qui aurait pu faire passer cette loi hein. Bon ce qui est le plus indignant, c’est que l’on s’arrête de vieillir, scientifiquement impossible, hélas, ou heureusement selon le point de vue.
                Première chose qui me fait tourner les méninges donc, c’est la manière dont le pays est fait. Une ville centrale, où tous les riches sont regroupés, et plusieurs périphéries où la vie est beaucoup plus difficile. Fait amusant, chaque périphérie est séparée par une douane qui demande un certain prix (qui augmente au fur et à mesure), afin de faire en sorte que l’accession à la ville centrale soit amplement méritée. Un peu une sorte de « montée de niveau » si je puis dire, on y retrouve donc toute la sadicité du gouvernement tout de même. Les pauvres restent pauvres, les riches restent riches, fin de l’histoire.
                Deuxième chose, qui rejoint la première au passage, c’est le fait que lorsque l'on est riche, on ne meurt jamais. Ou presque. Je fais notamment référence au « millionnaire » qui entrepose son million d’années bien à l’abri d’une chambre forte. De là, je me suis demandé si il n’allait pas finir par s’ennuyer, vivre éternellement est un rêve, mais tant qu’il ne se réalise pas. L’ennui engendré serait trop invivable. Même, vu que tout le monde est éternel, les prix augmentent sans cesse pour que les pauvres meurent afin d’éviter une augmentation infinie de la population. Pour l’éternelle jouvence de peu, la mort de beaucoup est requise, vu que l’état ne fait pas l’erreur de mettre plus de temps sur le marché (ce qui déréglerait tout le système). Finalement, les riches restent bien riches, mais les pauvres meurent pour satisfaire le besoin des plus aisés. Mais ça serait trop facile comme ça, et cela rejoint ce que je viens de dire : Les riches peuvent en avoir marre de vivre éternellement, c’est d’ailleurs le cas de l’heureux possesseur de 107 années, qui va se suicider après avoir donné sa vie à un inconnu (le héros pour ceux qui ne suivraient pas ^^). Il va tirer cet inconnu de sa vie qui était juste là au jour le jour (bien trop stressante, même s’il n’y avait pas d’autres alternative) et le plonger dans le monde de ceux qui profitent des autres. Ensuite, avec le poker, il va devenir bien plus riche, puis vous connaissez la suite. Ce n’est pas cette trame principale qui m’intéresse (elle reste tout à fait classique : Je pille les riches pour donnes aux pauvres), mais pour le concept du film en lui-même, c’est donc pour ça que je ne développe pas plus ;). Le héros va donc se rendre compte que vivre éternellement, c'es pas si amusant que ça, et il va référer faire profiter aux pauvres d'un peu de l'argent des plus aisés. Une solution à court terme au final, et dans un point de vue totalement objectif en se sortant du crâne du héros, une fin pas si joyeuse que ça, vu que le système dont je vais montrer les failles est toujours en place.

                Non ce qui est vraiment passionnant dans ce film c’est de voir ce qui se cache réellement derrière le temps, et les ravages que pourraient causer son contrôle. Justement là on imagine une vie éternelle seulement limité par le « temps ». Forcément pas question de s’endetter (enfin je pense), vu qu’être dans les négatifs sera mortel, pour sûr. Tous les coûts à payer seront finalement une partie de notre vie qu’on payera ? L’argent représente t-il donc le but de toute une vie ? Pas plus dans ce film que dans la vie réelle. Le suicidaire à 107 ans sur le compteur n’avait aucun problème d’argent justement, et il aurait sûrement été destiné à vivre encore très longtemps. Il n’a donc pas été rendu heureux par le fait de vivre éternellement. Toute existence humaine a une fin, et bien que le physique de tous ces personnages ne change pas, ni leur facultés à réfléchir, leur cerveau lui vieillit. Pas de la façon dont on peut l’entendre (le cerveau reste opérationnel si l’on en suit le synopsis du film), mais plutôt par rapport à l’esprit, qui non limité par une enveloppe charnelle, vieillira de toutes manières de la même façon que ce soit un hôte éternel qui le porte, ou un humain bien mortel. Cet esprit enregistre tout ce qu’il vit, il améliore son comportement après l’expérience, ce qui pousse à penser que plus on est vieux, plus on sait de choses. Et il arrive un moment où c’est bon, on a exploré la vie, maintenant on aimerait bien vieillir, histoire de mourir un jour. Notre curiosité insatiable dont chacun de nous fait preuve, de façon plus ou moins prononcée, en arrive finalement au bout. Peut-être que notre cher suicidaire voulait maintenant explorer la mort, voir ce qu’il y a de l’autre côté, en tout cas arrêter de vivre sans nouveautés, sans plaisir, sans but. Et puis voir ces pauvres gens qui sont limités à vivre jour le jour alors que dans la capitale riche, on a vu, voit, et verra toujours les même personnes tant que… Tant que quoi au juste ? Une routine éternelle, ça vous paraît utopique à vous ? Ces pauvres rêvent de vivre une vie que vous détestez, vous échangeriez bien votre vie d’ennui contre une vie d’aventure. Alors oui, il y a forcément des risques, mais bon. Ça se tente.
                Cela me permet de rebondir sur la dimension utopique du film. Hors le fait que tout le monde vive éternellement et que l’on puisse trouver cela « génial », ce qui n’est pas mon avis comme vous avez pu le constater, On peut voir que ce système permettrait notamment de supprimer la retraite, vu que plus personne ne vieillirais. De même, les maladies qui arrivent avec l’âge, terminées ! Désormais les hôpitaux pourraient s’occuper plus des maladies graves, les vaccins seraient découverts plus vite, on trouverait peut être même un remède définitif face au cancer. Oui c’est bien gentil tout ça, mais ça va encore limiter la mortalité dont une espèce a besoin pour subsister. Je dis ça car pour revenir aux personnes aisées, n’y a-t-il pas un moment où on observerais des cas d’inceste ? Puis petit à petit, les riches vont évincer leurs confrères moins aisés, qui iront en conséquence rejoindre ceux qui vivent au jour le jour, et il ne va rester plus qu’une famille, vu que l’on peut se reproduire tout le temps, une grande famille. Une famille qui régirait le monde. Pour chaque seconde qui l’enrichira, une personne mourra. Non franchement cela est plutôt une contre-utopie par rapport à ce que l’on peut imaginer. Je ne peux pas imaginer comme bonifié un monde où certains ne meurent jamais. En plus, comme je l’ai dit, vivre éternellement est quasiment impossible, car on est rapidement rattrapé par l’ennui. Le suicide deviendrait de loin la première cause de mortalité, juste devant les attentats. Les kamikazes deviendraient de plus fréquents (quand t’as plus qu’un jour sur ton compteur, vaut mieux mourir 5 minutes plus tôt et manifester ton mécontentement par rapport au système mis en place que mourir bêtement, beaucoup de gens penseraient cela). Des sectes, de nouvelles religions et tous les problèmes qui en découlent pourraient voir le jour. Non, définitivement, continuez à rêver de votre vie éternelle, mais tâchez de ne pas y accéder ^^.

                Voilà voilà, c’est ainsi que j’ai pu apprécier et percevoir le film. Il est à voir, c’est fou comme il est intéressant. N’hésitez pas à le conseiller à vos amis s’ils ne l’ont pas vu, et si vous avez aimé cette chronique sur Time out, n’hésitez pas non plus à commenter, continuer le débat, m’informer des oublis que j’aurais pu faire, etc !


                Je vous dis donc à la semaine prochaine pour cette fois un Under the script sur un film très récent, et en conséquence assez chargé en effets spéciaux, sans manquer d’intelligence : 

Oblivion,


de Joseph Kosinski, en plus il y a des bons acteurs dedans ;).

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