Article 3 : V for Vendetta

Film : V for Vendetta

Réalisateur : James McTeigue
Catégorie : Futur proche, un brin apocalyptique (pas plus)
Possibilité : Et pourquoi pas ? Aucune loi de la physique n’est brisée. On peut juste avoir du mal à réaliser qu’un seul homme arrive à réaliser autant de dégâts
Note personnelle : 9/10 (à voir à tout prix)

V for Vendetta, sorti en 2006 (donc il y a quelques temps) est un film excellent de la par la qualité de ses dialogues et de la psychologie de ses personnages. Voyez, nous avons V.
V, pauvre homme torturé par la vie (non le jeu de mot n’était pas volontaire), qui essaye tant bien que mal (mais plutôt bien vu son attitude totalement nonchalante par rapport aux dégâts qu’il cause) de venir à bout de cette société de Diktat qu’est devenue l’Angleterre. Il fait ça en mémoire à Guy Fawkes (sisi, lisez ce beau lien Wikipédia, c’est intéressant !) qui de la même façon s’est insurgé face au gouvernement britannique. V au passage est aussi le chiffre 5 en romain, je ne sais pas si c’est un hasard, mais ça coûte rien de remarquer ce petit détail qui accentue la signification du film (on le retrouvera dans le centre où V a subi ses transformations, il vivait dans la chambre 5). C’est donc le 4 novembre que tout commence avec un justicier quelque peu désarçonnant par son langage (on a du mal au début), et par ses manières. Car le feu d’artifice, normalement destiné à fêter l’échec de Guy Fawkes du 5 novembre fera brûler non pas son effigie comme à l’accoutumé, mais l’Old Bailey, non sans oublier le traditionnel feu d’artifice qui accompagne le 5 novembre. Le tout étant gaiement accompagné d’une musique de Tchaïkovski, qui devait célébrer les victoires russes sur le général Bonaparte (Napoléon 1er), on peut là aussi y voir une signification qui ne peut pas vraiment être une coïncidence.
                A partir de là, tout s’enchaîne. La jeune femme descendante de parents qui s’étaient rebellés (on pourrait croire qu’elle est enrôlée par hasard, c’est sûrement le cas, mais ce n’est pas pour rien qui V en a fait son alliée) que V avait sauvé des griffes de représentants de la loi pas très respectueux, c’est le moins que l’on puisse dire, est entraînée dans l’assaut de la tour de communication de Londres. Scènes d’action, V dit entreprendre de détruire le Palais de Westminster l’année d’après, jour pour jour. Bien sûr à ce moment là on ne sait pas vraiment ce qui le pousse à réclamer vengeance aux anglais. On peut aussi remarquer le fait que le réalisateur filme trois ou quatre familles qui suivent petit à petit l’évolution qui se produira tout au long de l’année, ça a son importance, et j’y reviendrais plus tard. On en apprend un peu plus sur les motivations personnelles de V lorsqu’il commence à tuer un à un ceux qu’il juge coupable de ce qu’on apprend par bribes tout au long du film, la première victime étant un « honnête » animateur de télévision. On notera au passage que le polar anglais s’imprègne bien dans le film, car on suit tout de même les avancées de cet inspecteur Finch sur les actes de V.
                J’aimerais revenir sur l’incarcération de la fille, qui est sensé résulter d’une capture par les forces armées du gouvernement, après qu’elle se soit réfugiée chez l’animateur TV (et ce après qu’elle se soit fait passer pour un des « petits plaisirs » de ce cher prêtre, parce qu’il fallait bien un cliché sur les prêtres pédophiles). On est plongé de manière totale dans son point de vue, la découverte de la lettre de cette femme précédemment incarcérée pour cause d’homosexualité (ce qui témoigne du manque d’indulgence de la société décrite, bien que cela dans la vie réelle soit aussi assez difficile à réaliser). Forcément, elle sombre bien vite dans une pseudo folie car à peine nourrie confinée dans une prison plutôt glauque, et elle sait qu’elle ne va pas s’en sortir. On peut voir, lorsque sa détention touche à sa fin, que l’amour de la fille précédemment incarcérée dans cette prison qui lui était porté l’a en quelque sorte « reboostée » et l’a fait accepter son sort qui était la mort, car elle ne voulait pas du tout parler des plans de V, preuve indéniable qu’elle voulait qu’il parvienne à ses fins. Elle était décidée à mourir, avait perdu toute foi en elle. Par la suite, lorsque la supercherie est dévoilée, on verra que ce qui a poussé V à lui soumettre ce test a été de voir si il pouvait vraiment lui faire confiance, probablement pour pouvoir la laisser partir après sans la surveiller. Il voulait vérifier si elle était capable de sacrifier sa vie pour un idéal, et ne pas laisser tomber les idées en lesquelles elle avait pu croire. Ce fut le cas, et bien que la réaction de cette chère Evey fut assez prévisible, vu que rester enfermé des jours dans un cachot avec des conditions de vie extrêmes tout ça pour satisfaire la curiosité d’un homme à moitié considérable comme fou, c’est pas non plus amusant, il faut le reconnaître.
               
                On apprend aussi par le biais de l’inspecteur les pratiques obscènes du parti du chancelier qui ont conduit à son avènement. Ils ont simulé une attaque de virus (alors qu’ils avaient déjà l’antidote) afin de faire naître la terreur dans les esprits de chacun, et on pu après arriver en tant qu’anges sauveurs en proposant leur vaccin en tant que remède, pour gagner la confiance des anglais. Il faut tout de même être sacrément diabolique pour imaginer cela, et pourtant ce n’était pas si difficile que ça. Il a juste fallu installer un centre au milieu de nulle part, créer un virus (ce qui ne présente guère de difficultés), puis le tester sur les occupants du centre en testant un par un les antidotes jusqu’à trouver le bon. Là aussi, on est dans des pratiques inhumaines, dans le sens où on pourrait considérer ces morts comme des sacrifices pour l’avènement du parti, alors qu’il s’agit bel et bien de meurtres horribles, car les sujets n’ont aucune chance d’y réchapper, comme peuvent les témoigner les images où on voir des fossés jonchés de corps jetés ici comme de vulgaires sacs. Une fois l’antidote trouvé, ce n’était pas difficile de mettre le plan à exécution. Seulement voilà, V est un cas un peut particulier, car il a développé une sorte de résistance un peu étrange à cause de l’antidote qui lui a été administré, au prix de son visage, a amené une sorte de développement accru de ses capacités physiques et mentales, ce qui lui a permis de détruire le camp, et de commencer à fomenter sa vengeance. Qu’est-ce qu’on en déduit ? V n’est pas vraiment un héros, et c’aurait pu vraiment être n’importe qui, vu que son intelligence lui vient de son opération, tout comme ses aptitudes au combat rapproché. Donc au final on n’a rien à lui envier, mais on n’a rien à envier au virus non plus vu que le prix à payer pour ces capacités est tout de même assez lourd.
                    Ce que l’on peut retenir de ce film, c’est que l’information, la communication avec les autres fut primordiale. Le soulèvement observé à la fin est juste effarant, quasiment toute la population s’est soulevée afin de manifester son mécontentement refoulé depuis des années par rapport au gouvernement mené par la terreur anglaise .Par ailleurs, et c’est là où je voulais en venir, on a ces images où on voit tous les endroits où les gens regardaient la télé qui sont désormais complètement vide, preuve de l’ampleur de la révolte. On avait d’ailleurs un peu plus tôt la présence de la jeune fille, qui avait vu justement en V un espoir en rapport avec cette Angleterre perdue. Elle mourut à cause de cela d’ailleurs
             Enfin, V a vraiment secoué tout le monde, et pas seulement le peuple. Notamment le chef du partir Norsefire, qui ira jusqu’à trahir le chancelier pour prendre le pouvoir ET se débarrasser du terroriste. S’il s’occupe de la première tâche sans encombre, presque trop facilement à mon goût, V arrivera tout de même à tuer tout son escadron et à le finir avant de succomber à ses blessures devant Evey. Il laisse le choix à la jeune femme, non seulement parce qu’il l’aime, mais aussi parce qu’il est sûr qu’elle fera le choix de détruire le palais. L’inspecteur ne l’en empêchera pas, car il s’est bien vite rendu compte de l’aveuglement qu’il avait  eu à l’égard du régime qu’il servait. Evey fera comme prévu le bon choix (pour le coup le contraire m’aurait bien étonné), et non sans rendre un dernier hommage à son mentor. Fait intéressant à noter : Les gens qui retirent leur masque à la fin du film sont ceux qui ont été tués par le parti, comme si la destruction et la fin de cette tyrannie les avait libéré, et avait apporté la paix à leurs âmes.

                 C'est tout pour ce film, que je vous conseille donc chaudement, vous ne perdrez pas votre temps, je vous le garanti. Rien n'y est vraiment illogique, et on suit tout de même une révolte par rapport à un gouvernement trop strict et sans once de pitié. D'ailleurs cela illustre bien certains conflits actuels selon moi. Comme d'habitude, n'hésitez pas à commenter, à en parler autour de vous, et à continuer le débat.

                  Pour la semaine prochaine, je vous réserve un Under the script sur un film qui verra sa suite disponible d'ici quelques jours, qui a eu beaucoup de succès, de par le bouquin principalement. J'aimerais aller plus loin que cette caricature de "film d'ado" dont il fait l'objet. Il s'agit de :

Hunger Games


de Gary Ross, scénario par Suzanne Collins.


                

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