Article 2 : Oblivion


Film : Oblivion


Réalisateur : Joseph Kosinski
Catégorie : Science-fiction
Possibilité : Plutôt inenvisageable (le gros vaisseau extraterrestre qui fait des clones, mouais)
Note personnelle : 6/10
               
                Oblivion est un film intéressant notamment via le schéma narratif qu’il suit. Une immersion totale dans le point de vue interne du personnage pour aboutir finalement à la découverte de la réalité. Ici, le héros est conditionné à croire qu’il est un des derniers habitants de la terre, et qu’il va bientôt partir pour le satellite de Titan où tous les humains survivants d’une guerre contre des extraterrestres sont allé. Surprise lorsque l'on apprend que tout cela était en fait une vaste blague fomentée par les extraterrestres eux-mêmes, enfin le truc étrange là, qui veut juste garder l’eau récupérée pour lui. Surprise aussi lorsque l’on découvre que le héros n’en est pas vraiment un, vu que c’est un clone du premier humain à être entré en contact avec la chose (appelez-la comme vous voudrez).
                Et justement, cette histoire du clonage, personnellement quand j’ai vu le film, j’ai eu du mal à me faire à l’idée que tous étaient exactement pareils (forcément, ils sont conditionnés de la même façon, ce qui diffère c’est qu’il y en a un qui était dans la zone à risque). Lorsque à la fin par exemple, sa femme retrouve un clone de son mari, je sais pas moi, mais ça doit pas lui faire un peu bizarre de savoir qu’il y a pas mal d’humains sur la Terre qui auront exactement les mêmes caractéristiques ? Et on en fait quoi au juste d’ailleurs de toutes ces au autres bases dans le ciel, avec un héros et sa collègue hein ? On leur dit quoi, on leur dit que voilà, c’est fini, ils étaient sous l’emprise d’une entité maléfique, maintenant ils doivent se débrouiller à cohabiter avec plein de gens qui sont exactement, à la cellule près, identique à eux ? Mouais, je n’aimerais pas trop être à leur place. L’être humain cherchant à se différer des autres, à prouver son originalité, ça doit ne pas être très pratique si tout le monde est pareil. Ça fait un peu partie des coquilles du film, j’avoue que ça doit faire bizarre de ne plus se sentir unique.
                Bref, imaginez-vous dans le cas de ce pauvre homme, on lui ment toute sa vie, et on en voit parfaitement bien les conséquences. Voyez comme ça lui obscurcit son esprit, à chaque fois qu’il voit ces humains déguisés en « extraterrestre, il ne se doute pas que cela puisse être ses congénères. De toute façon, pourquoi voudrait-il le croire ? On pourrait penser justement que sa vie n’a absolument rien d’horrible, le scénario est tout à fait plausible (si l’on se place dans le film hein), et quitter une terre dévastée pour rejoindre la colonie Titan là où tout est possible, un peu comme l’Amérique à l’époque, ben c’est super. Surtout que leur métier n’a pas l’air franchement génial. Patrouiller pour protéger les pompes, même si c’est à bord d’un vaisseau confortable, le tout au péril de sa vie, non, c’est incontestablement ennuyeux. Et puis ce n’est même pas vraiment patrouiller, c’est réparer les robots défenseurs. Alors après, ce qui pourrait leur mettre la puce à l’oreille, c’est le fait que celle qui leur communique (on apprendra par la suite que c’était celle qui leur communiquait lorsque la terre était encore « normale » si je puis dire), dit vraiment toujours la même chose, mais non. Ce conditionnement aura vraiment eu beaucoup d’effet du coup, parce que beaucoup en regardant ce film ont remarqué qu’il y avait quelque chose qui clochait (en plus que le titre du film en français donnait Oubli, ce qui mettait un peu la puce à l’oreille). Mais non, le seul vrai problème, qui amènera le héros à retarder son départ sur Titan, c’est son amour pour la Terre. Alors oui, c’est bien triste tout ça, mais est-ce que tous les Jack Harper ressentent cela ? Peut-être à la limite. Et le vaisseau intelligent méchant (je ne vois pas vraiment d’autre appellation qu’on pourrait lui donner) ferait donc en sorte de renouveler le personnel avant qu’il ne commence à avoir des doutes, faut pas oublier que même si ce sont des clones, ce sont des humains. Et donc forcément, au bout d’un moment, leur curiosité innée va les pousser à se poser des questions (même si la fille est pas vraiment mise en valeur dans le film, vu qu’elle fait juste la blonde pas très intelligente…), surtout qu’il revient des bribes de souvenirs d’avant l’apocalypse à Jack (et donc à tout les Jack). Renouveler tout ça est donc primordial, sous peine de rébellion, on voit bien le résultat.
               
                Alors forcément, le Jack dont on suit la vie a eu la chance d’avoir en bonus le déclencheur qui l’a aidé à se rendre compte, l’arrivée surprise de sa femme et du reste de son équipage (que l’on n’aura pas l’occasion de revoir) qui étaient présents sur le vaisseau qu’il contrôlait, quelques temps plus tôt, lorsque la Terre n’avait pas encore été envahie. Puis en plus de ça, on a quand même les robots considérés du point de vue de Jack comme étant sous contrôle humain qui se rebellent contre lui sans raison pouvant être considérée comme valable. A partir de là, révélation, on lui a menti. Les survivants terriens lui parlent de la femme qu’il a sauvé, lui parle de tout ce qui se passe, et son monde s’effondre. Imaginez-vous tranquillement dans votre belle vie tranquille, et on vous dit soudainement que tout ce que vous vivez était basé dans le mensonge, et que cette utopique Titan n’était finalement que la mort pure et simple. On pourrait d’ailleurs raccorder ce film à Matrix dans un sens, car les humains sont dans la même position inconfortable que les humains « éveillés ». On a aussi le fait que les souvenirs reviennent peu à peu au héros à noter, un peu étrange, vu que c’est un clone. Fallait t-il juste lui laisser assez de souvenirs pour se rappeler de sa vie d’antan et ainsi qu’il se pose moins de questions ? Mouais, pas génial, on se demande bien aussi pourquoi un extraterrestre aussi destructeur a besoin de vulgaires cobayes humains pour réparer ses bidules. Lorsque l’on peut voir les ravages incommensurables causés (les ponts ensevelis sous le sable, les étendues arides sans aucune forme de vie à l’horizon, les canyons vides de toute végétation, et surtout la mer qui est devenue un désert), on se demande comment il fait pour ne pas être capable de réparer ses robots tout seul. Prendre le risque d’engager un congénère de ses ennemis, ce n’est pas non plus la meilleure décision. On peut toujours imaginer que seuls les humains sont assez habiles pour faire des tâches aussi précise, mais le risque à prendre et plutôt considérable. Après mentir en disant que la zone alentour est irradiée, que les extraterrestres, les « chacals » sont méchants alors qu’il s’agit des humains, forcément le héros va se douter de quelque chose (c’est logique). Mais même avec ça, il arrive à se frayer un chemin vers le têt (le vaisseau extraterrestre), et à le détruire sans trop d’encombres à part son suicide (mais vu que c’est un clone, cela n’a pas de grande importance). Bref, beaucoup d’incohérences comme vous pouvez le remarquer, c’est pour ça qu’il ne dépasse pas la note de 6/10 (et c’est dommage, parce que l’idée d’origine était vraiment bonne).

                Voilà, c’est tout pour ce film dont je pense avoir dit l’essentiel. De l’amnésie, du clonage, des extraterrestres et des humains rebelles pour rehausser le tout, et on quand même un film pas si mal que ça, bien qu’avec un scénario qui s’égare par moment. Comme d’habitude, si vous avez apprécié cette analyse, n’hésitez pas à en discuter autour de vous, et à continuer vos propres réflexions dessus !


                Pour la semaine prochaine, je m’attaque à un bijou du cinéma britannique, que j’ai regardé il n’y a pas si longtemps, mais que j’ai vraiment adoré. Les retours que j’ai pu avoir dessus sont très positifs. Chargé en effet spéciaux (et pyrotechniques) avec un récit poignant d’un héros qu’on pourrait plus considérer comme un terroriste au premier abord muni d’un masque étrange, ce film est nommé

 V for Vendetta
 

de James McTeigue.

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